TOWN BASSIN :
La marina de Whangarei est idéalement située en plein centre-ville. La ville en elle-même n’a pas d’attrait particulier mais les alentours offrent quelques balades bien sympathiques.
Le dynamisme de la ville semble centré sur l’industrie nautique, il y a absolument tout pour s’occuper de son bateau : chantiers, marinas, shipchandlers, haubanage, voileries. De plus les prix sont moins élevés qu’à Opua ou Auckland.
Nous avons un tas de petites réparations à effectuer sur Ninamu et beaucoup de courses à faire. Nous décidons de louer une voiture pour nous simplifier la vie mais aussi afin de pouvoir consacrer quelques heures aux enfants tous les jours en les emmenant à diverses activités. Il faut dire qu’ils sont bonne pâte car ils nous suivent partout sans rechigner alors qu’il y a quand même plus marrant qu’un magasin de plomberie.
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Outre la super aire de jeux pour enfants située dans la marina elle-même, une patinoire temporaire a été montée juste à proximité. L’on en parle pendant plusieurs jours avant de pouvoir enfin y emmener les enfants. C’est alors que nous réalisons que Maya ne comprenait absolument pas de quoi il s’agissait lorsqu’elle nous dit : « Ah ! On va enfin à la patte noire !? ».
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Les patins sont plutôt oranges et l’hilarité au rendez-vous. Florent et Matéo (inconscient de tout danger) s’éclatent. Maya galère un peu plus mais s’en sort quand même pas mal pour une novice. Quant à moi, je garde les chaussures qui sont restées avec ma témérité au vestiaire.
La ville de Whangarei est parfaite pour l’avitaillement : les supermarchés sont juste à côté de la marina et il y a plein de magasins en centre-ville. Le samedi matin se tient un marché de producteurs locaux avec beaucoup de produits bio : fruits, légumes, viande de qualité. C’est un pur régal mais il faut y aller tôt car il commence à 6 H et vers 9H30 les étals sont déjà presque vide ! On peut aussi y trouver du pain de grande qualité (du VRAI pain) fabriqué par un couple d’allemands et qui est délicieux.
Nous avons visité le curieux musée de l’horloge qui jouxte la marina, il est assez intéressant et le tintement des pendules réglées à des heures différentes est assez poétique.
Depuis la marina, l’on peut grimper le mont Parihaka ; arrivés au sommet, la vue est imprenable sur le bassin de Whangarei. C’est à faire absolument et pas très difficile. La réserve de Parihaka offre plusieurs sentiers de randonnée dont l’un qui suit la rivière Hatea et remonte jusqu’aux Whangarei Falls. Très joli coin. En chemin, on passe par le Ah Reed Memorial park, où l’on peut admirer des Kauri qui ont dans les 500 ans et font plus de 100 mètres de hauteur.
Il faut plusieurs heures pour faire le parcours en entier des Whangarei Falls à Town Bassin mais Maya et sa copine Yaëlle de Ousititis l’ont parcouru sans problèmes.
Il y a une autre balade assez curieuse non loin de la marina qui sont les Abbey Caves. Si les grottes en elle-même ne nous ont pas intéressées, on a trouvé le chemin de randonnée très joli car parsemé de curieux cailloux blancs appelés limestone.
A proximité de la marina, il y a également un parc aquatique avec des toboggans donc tout ça pour dire que Whangarei est l’escale qui ravit les enfants. C’est que même si nos petits moussaillons ont la chance d’avoir la vie qu’ils ont au grand air, ils n’ont pas souvent accès à toutes les activités proposées dans les villes, par conséquent une simple balançoire devient un luxe ultime !
Enfin, on a eu un gros coup de cœur pour le parc accrobranches Adventure Forest situé à Glenbervie (à une quinzaine de minutes de Whangarei). Ce parc est tenu par un couple de français arrivés en Nouvelle Zélande à bord de leur voilier il y a quelques années. Le parc est très bien agencé et hyper sécurisé. Même Matéo a pu faire un petit circuit et était tout fier de pouvoir faire comme les grands.
Cette escale à Whangarei nous a permis également de revoir nos copains Mervin et Shirley qui habitent dans la ville. Ils nous invitent chez eux pour un barbecue et il est intéressant pour nous de prendre conscience de nos différences culturelles. Premièrement ici l’on dîne tôt, vers 18 heures. Chacun se sert et même si la nourriture est en abondance, le repas est vite expédié : on mange, on se ressert puis on passe à autre chose. Il est vrai que pour notre part, avec des amis, on a tendance à rester des heures à table ! On fait un flop avec la bouteille de vin dégotée (vieillie en fut de chêne) et qu’ils ne semblent pas apprécier alors que nous, on était tout heureux de trouver un succédané de bordeaux. J’ai bien dit succédané car on a du mal avec les vins néo-zélandais dont les aromes nous semblent « trafiqués ».
Lorsque nous leur avons rendu l’invitation, nous étions sur les starting-block, prêts enfin à leur offrir le french dîner idéal : gratin dauphinois, côte de bœuf au barbecue et nous avions même pensé à l’inévitable sauce à la menthe dont les kiwis raffolent tant lors de leurs barbecues. J’avais d’ailleurs mis une bonne quinzaine de minutes avant de trouver cette foutue sauce dans les rayons du supermarché. Hè, hè, hè, ils allaient voir que nous aussi les froggies nous savions recevoir !
Mais alors que nous aimons la viande bleue, ils la consomment plutôt bien cuite ; le gratin dauphinois et sa crème ne semblait pas autant les ravir que je l’escomptai et vous apprendrez que la sauce à la menthe se consomme uniquement avec de l’agneau… Tout ceci émane de mon interprétation bien sûr car Merv et Shirley sont bien trop gentils pour nous faire des critiques désobligeantes alors qu’ils sont nos invités. Mais bon derrière leurs remarques polies, on a bien compris que ça clochait. Notre challenge : comment leur préparer le dîner idéal ? Nous y sommes enfin arrivés quelques mois plus tard… Et comment ? en leur préparant des hamburgers maison qu’ils ont vraiment, mais alors vraiment appréciés !
Si nous nous arrachons quelques cheveux pour la réalisation de nos repas, nous nous en arrachons par poignées lorsqu’il s’agit de la confection de nos coussins de cockpit et de la réparation de nos voiles. Pour rapiécer notre génois (Florent va faire la tronche en lisant le verbe rapiécer mais c’est pourtant de ça dont il s’agit) donc pour rapiécer notre génois, nous nous sommes adressés à Calibre Sails. Nous n’avons pas été complètement satisfaits du résultat car ils avaient oublié une réparation ( un trou) et les pièces de rajout ne sont pas parfaitement ajustées.
Les housses des coussins du cockpit furent réalisées par Undercover Canvas (situé dans la petite zone industrielle de Riverside) dont le patron (et seul employé) est certes très gentil mais, qui plane et qui nous a fabriqué des housses trop grandes alors qu’il avait le modèle ! Sans compter des inscriptions au marqueur sur les dites housses ! Bon, on va relativiser : ce ne sont que des housses de coussin mais ça fait râler.
Terminons par une note positive pour saluer le professionnalisme de Fiona Ahern qui a confectionné nos housses de matelas de cabine (travail parfait, rapide, attentionné et bon marché). En plus, cette dame est adorable. Où avons-nous trouvé cette perle ? Par le plus grand des hasards à la marina via le bouche à oreille. Elle vit sur son bateau à la marina de Town Bassin à Whangarei. Voici ses coordonnées : fiona.mike@vodafone.net.nz et son tel : 021 941 310.
Après ce séjour « en ville », il est temps pour nous de renaviguer. Nous n’avons pas résolu tous nos problèmes notamment celui de trouver un barbotin qui aille avec notre chaine ou une chaine neuve allant avec le barbotin mais l’on ne désespère pas. J’aime bien taquiner Florent en lui disant qu’il est le conservateur du musée du barbotin car nous en avons pour le coup 4 à bord dont aucun ne convient parfaitement à notre chaine ! Casse-tête métrique.
Nous avons donc le barbotin de l’ancien guideau (qui est tombé en panne, barbotin qui ne s’adapte pas sur le nouveau guindeau), le barbotin du nouveau guideau ( mais qui n’est pas adapté à la chaine), le barbotin en bronze (!) que nous a refourgué Accastillage Diffusion en France (qui n’est adapté à rien) et enfin le barbotin d’occasion que Florent a trouvé pour 50 dollars mais qui convient imparfaitement. Voilà.
Bon bref, barbotin ou pas, nous partons naviguer dans le bassin de Whangarei qui offre plusieurs beaux mouillages.
WHANGAREI HEADS :
Mac Leod Bay :
Mac Leod Bay est une très jolie baie surplombée par le mont Manaia d’un côté et le mont Aubrey de l’autre.
Je voulais absolument mouiller dans cette baie en raison du mont Manaia dont la forme et la légende maorie me fascinent. Ce majestueux pic culmine à 460 mètres et à son sommet se dressent 5 pitons rocheux.
Selon la légende, ces 5 pitons représentent des personnes : le grand chef Manaia, ses deux enfants, Pito sa femme (qu’il a volé au chef Hautatu) et ce dernier qui les suit brandissant son arme afin de récupérer son épouse. Mais ils ont tous été transformés en pierre par le Dieu du Tonnerre (ne me demandez pas pourquoi) lorsque celui-ci leur a parlé du ciel. Peut-être était-ce une sorte de juge aux affaires familiales et c’était sa façon à lui de régler les conflits afin d’avoir la paix ?
Quoiqu’il en soit, après ¾ d’heure de grimpette assez rude (merci les marches d’escaliers), l’on arrive à une plateforme d’où la vue à 360° subjugue. Il est expressément demandé par la communauté maorie de ne pas escalader les pitons qui sont sacrés et c’est ahurissant de constater que certaines personnes irrespectueuses passent outre. Parfois je me demande ce que certains ont dans la tête !
Après cette balade, je rejoins Florent qui m’attend avec les enfants sur la plage. Mais l’on va avoir comme un petit problème pour retourner sur notre voilier: la marée est descendue et l’on doit tirer notre annexe pour la remettre à l’eau. Cela s’avère être une véritable galère. L’on est obligé de progresser pieds nus car nos tongues restent prisonnières de la vase. De drôles de trucs nous piquent et l’on prie pour ne pas s’ouvrir les pieds sur des huitres. Après 30 minutes d’effort intense, l’on parvient enfin à rejoindre la mer ! Mais il faut alors faire le chemin inverse afin d’aller chercher les enfants restés sur le rivage. Après ce travail de forçat, nous sommes bien contents de nous retrouver à bord de Ninamu au mouillage : on se sent libre.
L’ascension du mont Aubrey offre également de très beaux points de vue sur Whangarei harbour mais l’endroit est moins mystique…
Woolshed Bay :
C’est le dernier mouillage abrité avant de sortir du bassin de Whangarei. Nous y arrivons par un temps maussade qui dégénérera vite en tempête avec des rafales de vent à 40 nœuds. Nous restons deux jours enfermés dans le bateau sous une pluie battante. Mais avec le retour du soleil, toute la beauté de la baie nous apparait enfin et nous en profitons pour gambader.
On peut aisément passer devant la Bream Head Scenic Reserve sans en percevoir l’intérêt mais ce serait une erreur que de ne pas explorer le coin car il y en a pour tous les gouts.
A commencer par un petit sentier qui part de Woolshed Bay et qui conduit en 10 minutes à la très jolie plage de Smugglers Bay de l’autre côté.
Si l’on poursuit la promenade par un sentier circulaire, cela permet de faire une boucle en passant par Busby Head. L’on peut apprécier de très beaux de vue tout au long de la balade (faisable en entier avec des enfants, durée environ 1H).
Mais le top reste la randonnée qui mène de Woolshed Bay à Ocean Beach via le mont Lion, Peach Cove et Bream Head. C’est une randonnée assez longue de 7,5 km et 900 mètres de dénivelé positif mais quel panorama ! Il faut compter 3 H en marchant bien. La grimpette vers le mont Lion est éprouvante (hautes marches d’escalier hyper raide) mais le parcours en forêt qui suit est magique pour des raisons que je ne saurai expliquer. La suite du parcours sur une crête offre de très beaux points de vue sur toute la zone. L’arrivée sur Ocean Beach est époustouflante car elle contraste avec le reste : c’est une immense plage de sable blanc où les rouleaux font la joie des surfeurs.
Le retour s’est avéré quelque peu galère. Je m’imaginais faire facilement de l’autostop sur la route bitumée qui mène de Ocean Beach à Woolshed Bay mais malgré un nombre important de voitures (une quinzaine), personne ne semble avoir de compassion pour moi. Heureusement, deux très mignons surfeurs trentenaires finissent par avoir pitié de ma personne et me voilà ramenée à bon port sans trop me fatiguer.
Après avoir bien exploré la zone des Whangarei Heads, l’appel du large se fait ressentir et nous décidons de mettre le cap vers Great Barrier Island.