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31 octobre 2015 6 31 /10 /octobre /2015 18:29
GOLFE D’HAURAKI 

Nous voilà de retour à la marina de Gulf Harbour afin de faire réparer notre dessalinisateur. Mais lorsque j’appelle le prétendu réparateur, son boss m’informe que ce dernier est en vacances et qu’il ne répond pas aux nombreux messages téléphoniques qu’il lui a laissé ! Nous sommes furax : il n’aurait pas pu nous le dire avant que son employé serait en vacances ?! La météo est vraiment exceptionnelle et nous voilà comme des couillons, amarrés au ponton d’une marina alors que l’on pourrait naviguer !

GOLFE D’HAURAKI GOLFE D’HAURAKI 

Nous décidons de ne pas nous laisser abattre et de mettre à profit notre séjour en marina. L’on doit équiper Ninamu d’une nouvelle chaine car - pour ceux qui ne suivent pas - celle que nous avons n’est pas tout à fait adaptée à la poupée de notre nouveau guindeau électrique. De plus, comme nous projetons de naviguer vers l’île du Sud où les mouillages sont profonds, nous aimerions passer de 50 mètres à 70 mètres de longueur de chaine.

GOLFE D’HAURAKI GOLFE D’HAURAKI 

L’on se rend chez Chains, Ropes and Anchors, magasin situé en périphérie d’Auckland que nous avaient conseillé nos copains du voilier Zingaya. Nous sommes épatés par le professionnalisme de leurs vendeurs et leur honnêteté : ils n’arrivent pas à comprendre exactement notre problème et pourquoi celui-ci survient (la chaîne « saute » sur le guindeau électrique lorsqu’on la remonte). Ils prêtent à Florent 10 mètres de chaîné afin que celui-ci l’essaye directement sur notre guindeau. Après un essai concluant, nous retournons au magasin le lendemain afin d’acheter nos 70 mètres de chaîne de 10 mm qui s’adapteront parfaitement à notre guindeau. Alléluia ! Et merci aux parents de Florent, Bernadette et Philippe, qui nous ont offert cette superbe chaîne de très bonne qualité comme cadeau de Noël.

GOLFE D’HAURAKI 

Seul petit bémol, nous sommes déçus de ne pas avoir aperçu la pin-up figurant sur leur logo mais le vendeur me jure qu’elle est à l’étage en train de travailler. Travailler ? Mon œil !

Comme nous avons loué une voiture, nous en profitons pour aller faire un tour à Auckland. Arrivés au pied des gratte-ciel, Matéo très impressionné par tout ce béton, s’écrie : « Oh ! Ça c’est la France ! ». Cela nous fait bien rire même si l’on prend soin de lui expliquer que c’est juste une grande ville moderne.

GOLFE D’HAURAKI GOLFE D’HAURAKI 
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Escale chez le caviste du marché français La Cigale situé à Parnell et razzia sur les bouteilles de bordeaux car nous n’en pouvons absolument plus du vin rouge néo-zélandais.

Puis nous flânons dans la zone industrielle située près de West Haven et qui est en pleine réhabilitation : potagers, jeux pour enfants, œuvres d’art, restaurants, piano en libre-service… Nous nous amusons à pédaler sur une bicyclette sans roues équipée d’une dynamo qui alimente la pompe d’arrosage du potager toutes les deux heures. Nous ne pédalerons pas très longtemps car le soleil est écrasant, nous avons trop chaud mais l’on ne va pas se plaindre.

GOLFE D’HAURAKI GOLFE D’HAURAKI 
GOLFE D’HAURAKI 

Nous déjeunons au Fish Market d’Auckland, qui est un endroit bien sympa pour manger du poisson frais et du sashimi. Mais attention à NE PAS CONSOMMER LEUR THON FUME : j’ai fait un choc histaminique (dont je vous passerai les détails) après en avoir ingéré. Je me suis vu crever et c’est peu dire. Et n’allez pas croire que c’est ma nature méditerrannéo-slave qui accentue la gravité des symptômes que j’ai présenté ; Florent est témoin de l’état calamiteux dans lequel il m’a trouvé malgré une ingestion rapide de polaramine (certes périmée depuis 4 ans) et d’une dose de cheval de corticoïdes sublingual. Je m’étais même préparé une ampoule d’adrénaline au cas où…

Comme nous sommes à la recherche d’un réparateur de dessalinisateur, nous nous adressons à une entreprise ayant pignon sur rue: General Marine Services qui nous affirme pouvoir nous trouver quelqu’un pour la semaine suivante (car leur gars AUSSI est en vacances, décidément). On se demande bien si ce n’est pas le même qui travaillerait pour plusieurs boites.

Nous mettons à profit notre escale forcée en nous baladant dans le Shakespear Regional Park qui occupe l’extrémité de la péninsule de Whangapararoa : plages, balades, c’est un très joli coin.

Comme c’est le weekend end, nous nous échappons de la marina pour aller à Motutapu Island le temps que le réparateur de dessalinisateur revienne de ses vacances.

 

GOLFE D’HAURAKI GOLFE D’HAURAKI 
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MOTUTAPU ISLAND :

 

GOLFE D’HAURAKI 

C’est une île sacrée pour les maoris, qui contiendrait plus de 300 sites archéologiques. C’est l’île sœur de Rangitoto à qui elle est accolée.

Une petite navigation agréable de 10 miles nous conduit de la marina à notre mouillage, l’on n’avance pas bien vite mais l’on est heureux de naviguer. Un petit groupe de dauphins indifférents passent en nous snobant. Peufff… après le spectacle grandiose auquel nous avons eu droit à Great Barrier Island, vous pouvez aller vous rhabiller , bande de snobinards !

Dans un style moins futile, nous sommes ‘fiers’ de hisser le pavillon nautique Charlie suite au massacre perpétré à la rédaction de Charlie Hebdo. Nous sommes tellement choqués, tellement loin, nous nous sentons tellement impuissants que, hormis donner de l’argent (et l’avenir nous montrera que ce n’était pas la meilleure option avec le ‘poison des millions’) que nous voulons au moins montrer notre solidarité, que l’on y pense. Peu de chose certes, mais pas l’indifférence.

GOLFE D’HAURAKI 

L’île de Motutapu a été fortement déforestée par les colons afin d’en faire des pâturages mais depuis 1994 plus de 500 000 arbres ont été replantés par des volontaires afin d’essayer de restaurer son état initial. Des kiwis ont même été réintroduits l’an dernier.

Comme c’est l’anniversaire de Florent et que le mouillage est un peu rouleur à Station Bay, nous changeons pour Islington Bay où c’est beaucoup plus calme même s’il y a vraiment beaucoup de bateaux.

Nous faisons un bon repas arrosé d’un merveilleux Haut Médoc ; dommage que le gâteau d’anniversaire ne ressemble à rien…

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Lundi, nous rentrons à la marina afin de recevoir la visite de Chris Lawrence, le réparateur de dessalinisateur envoyé par General Marine Services. Il a l’air bien septique devant notre problème. Il nous conseille de changer deux manomètres défectueux du circuit (en aucun cas responsables de la panne mais dont le fonctionnement pourrait aider au diagnostic de celle-ci). Il nous suggère également de changer le filtre qui n’est pas tout à fait adapté ; il a raison et nous suivons ses conseils même si notre dessalinisateur a parfaitement fonctionné durant 4 ans avec le mauvais filtre.

Il revient le lendemain avec les deux manomètres flambants neufs (facturé 155 NZD chacun… glups), mets un peu de gel de silicone sur un joint et regarde notre dessalinisateur fonctionner… parfaitement. Il a beaucoup d’humour et part dans un délire selon lequel il aurait réparé notre dessal par apposition des mains (car effectivement celui-ci refonctionne). Bon public, je rigole à ses blagues vaseuses mais je rigolerai beaucoup moins lorsque nous recevrons quelques jours plus tard sa facture de 1200 NZD !!! Une facture bien salée pour de l’eau douce… Nous sommes furieux de nous être fait avoir de la sorte. Le prix est absolument exorbitant alors que Chris nous a expliqué que le problème de notre dessal n’aurait été du qu’à la présence de bulles d’air accumulées dans la tuyauterie pendant l’hivernage de Ninamu ! Mais rien à faire : malgré nos protestations et réclamations, nous avons dû nous acquitter de cette facture faramineuse.

 

WAIHEKE ISLAND :

 

GOLFE D’HAURAKI 

Waiheke island, située à 35 minutes de ferry d’Auckland, est très urbanisée dans sa partie Ouest mais je trouve un charme indéniable à cette île-station balnéaire où se côtoient grandes plages de sable blanc, forêts, vignobles, magasins cosy, cafés et restaurants « gastronomiques ».

Le samedi matin se tient un marché à Ostend : nourriture, artisanat, fruits et légumes ; il y en a pour tous les goûts.

L’île est équipée d’un bon réseau de bus qui permet de circuler un peu partout. A savoir qu’il est plus intéressant de prendre un pass journalier à 10 NZD et qui permet de prendre le bus autant de fois que l’on veut dans la journée, plutôt que d’acheter des tickets à l’unité qui coûtent entre 3 et 5 NZD.

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Comme le vent souffle de Nord-Est nous mouillons dans la baie de Huruhi face au village de Blackpool. Le désavantage de ce mouillage est qu’il est très difficile de débarquer en raison des marées qui découvrent une grande surface de vase. Mieux vaut essayer de tirer son annexe côté ouest de la baie où se trouvent quelques cailloux qui rendent la surface du sol moins meuble.

GOLFE D’HAURAKI GOLFE D’HAURAKI 
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L’une des particularités de Waiheke est qu’elle est parsemée de sentiers pédestres : les public walkway. C’est une véritable toile d’araignée qui chemine aussi bien sur les côtes que dans les forêts ou entre les maisons des secteurs urbanisés ; c’est assez surprenant une telle volonté de… faire marcher les gens. En tous cas, cela me ravit et le lendemain, j’entraîne la famille pour une belle balade de 2H30 menant de Blackpool à Palm Beach. Attention à l’arrivée sur le côté ouest de la plage de Palm Beach qui est réservé aux nudistes et dont le spectacle a un peu choqué Maya. Le retour se fera en bus. Escale dans le village de Oneroa où nous déjeunons à l’Oneroa Beach Club de bons hamburgers (une fois n’est pas coutume) et d’inévitables fish’n’chips pour les enfants. Lors de la prise de commande nous sommes un peu surpris lorsque l’aimable serveuse nous demande un peu gênée une pièce d’identité. Elle nous explique que trop de gens se sauvent sans payer en saison estivale et que, pour y remédier le patron du restaurant a instauré cette règle.

Cela nous étonne d’autant plus que lors de notre balade, nous avons trouvé en chemin une petite échoppe qui vendait du miel (celui de Waiheke est assez cher) équipée d’une simple honesty box.

Ceci dit, je tiens à dire qu’en France aussi on peut avoir recours aux honesty box pour vendre du miel, j’en ai vu une de mes yeux vu dans les Pyrénées en redescendant un jour du mont Vallier.

GOLFE D’HAURAKI GOLFE D’HAURAKI 

Florent n’accroche pas trop avec Waiheke qu’il trouve trop touristique ; de plus la baie de Huruhi avec ses plages de cailloux et ses difficultés pour débarquer n’aide pas à améliorer l’impression négative qu’il a de l’île. Nous changeons de mouillage, direction Owhanake Bay à l’ouest. La courte navigation pour y arriver est horrible : il y a des bateaux partout, les gens ont l’air surexcités, certains ont mouillé en plein milieu pour pêcher, d’autres nous collent au train alors que nous sommes à la voile sans que l’on comprenne pourquoi ! Sans oublier les nombreux ferry arrivant à fond et débarquant des hordes de touristes pour la journée à Waiheke ; mais que se passe-t’il aujourd’hui ? On se croirait dans la Bay of Islands à la même période l’an passé ! C’est vraiment pénible et stressant toute cette agitation nautique frénétique autour de notre pauvre voilier.

Nous passons la baie de Matiatia (alias la baie des ferrys) à éviter à tous prix en raison du grand nombre de bateaux et de la vingtaine de ferrys y passant chaque jour. C’est dommage car c’est une très jolie baie.

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La baie de Owhanake est saturée de bateaux en raison du vent de Nord-Est ; on se croirait aux Antilles ! C’est un très beau mouillage et point de départ de nombreuses randonnées.

Le village d’Oneroa n’étant pas trop loin à pied, je décide de m’y rendre afin d’envoyer en recommandé notre demande de renouvellement de visas. Mais lorsque j’arrive devant le bureau de poste, celui-ci est fermé car aujourd’hui c’est l’Auckland Day donc férié ! Cela explique tous ces bateaux et tous ces gens.

Pour le retour, j’emprunte un magnifique sentier côtier qui chemine de Matiatia à Owhanake, les points de vue sont époustouflants. Le sentier passe devant les maisons des millionnaires de l’île dont les jardins sont clôturés d’un simple câble ! L’on peut admirer leurs très belles demeures et les œuvres d’art qui trônent dans leurs jardins.

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Le lendemain, nous mouillons dans la baie de Oneroa, celle-ci étant très ouverte ça roule un peu mais c’est supportable. Mouiller devant le village, nous permet de faire des courses au supermarché, chez le boucher et de poster notre demande de prolongation de visas.

L’après-midi, je me rends en bus à Onetangi très belle et immense plage de sable blanc beaucoup plus sauvage qu’Oneroa. Florent ne veut pas venir, il veut changer d’île ; choix que je respecte mais je me sens frustrée de ne pas explorer plus Waiheke. Mon jugement est beaucoup moins sévère que celui de Florent à son sujet. Peut-être que cette ambiance un peu méditerranéenne me rappelle de lointains souvenirs ?

Un sentier appelé Coast to Coast part de Onetangi au Nord pour rejoindre Rocky Bay au Sud ; il chemine essentiellement en forêt, croise quelques vignes et offre de très beaux points de vue sur toute l’île. Je suis étonnée de constater que la partie Est de Waiheke soit complètement pelée et très peu urbanisée. Hélas, je n’apprécie pas à sa juste valeur l’arrivée à Rocky Bay dont je ne prends même pas le temps de visiter la plage tellement je dois courir afin d’attraper le dernier bus qui me ramènera à Oneroa de l’autre côté de l’île.

GOLFE D’HAURAKI 

Le vent ayant tourné au Sud-Est nous pouvons enfin envisager de naviguer vers la péninsule de Coromandel. Nous la regardions de loin depuis si longtemps ! Le vent souffle entre 15 et 20 nœuds et nous sommes au portant, autant dire que la navigation est plus qu’agréable. La mer est belle. Hélas, la deuxième partie de la navigation consistant à contourner l’extrémité Nord de la péninsule de Coromandel s’avère beaucoup plus galère : le vent et un courant de 3 nœuds sont contre nous ; une grosse houle malmène Ninamu. On hésite même un instant à changer de cap pour Great Barrier Island car l’on se demande bien comment Port Charles où l’on a prévu de s’arrêter pour la nuit pourrait être abrité de la houle.

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Les enfants nous rabâchent que c’est nul de naviguer et Maya a presque le mal de mer ; ce qui est exceptionnel en ce qui la concerne. Enfin arrivés à Port Charles, situé au Nord de la péninsule de Coromandel, c’est avec soulagement que nous constatons que celui-ci est abrité de la houle (mais pas des rafales de vent à cause d’un sacré effet venturi). Nous avons prévu de reprendre la mer le lendemain pour les Mercury Islands car selon nos prévisions météo, le vent devait tourner au Nord-Est.

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Nous passons une nuit agitée, seuls au mouillage, Ninamu tirant sur son ancre lors de puissantes rafales de vent pouvant aller jusqu’à 30 nœuds. L’on entend le vent mugir toute la nuit, un peu angoissés. Nous avons confiance dans notre mouillage mais le problème est que nous ne captons pas de signal internet, par conséquent nous ne pouvons actualiser nos prévisions météorologiques. Et au matin, le vent souffle toujours fort de Sud-Est pile poil le cap où nous voudrions aller !

Le vieux sujet de polémique à bord de Ninamu ressurgit : nous aurions dû acheter un iridium ! Je n’ai jamais bien compris la réticence de Florent envers cet achat. Le prix ok, mais c’est quand même un sacré gage de sécurité surtout pour nous qui aimons bien nous retrouver loin de tout dans des lieux isolés.

Pour couronner le tout, une de nos boussoles n’indique plus le Nord… mais qu’est ce qui lui arrive ? Florent se mets en tête de la réparer. Mon scepticisme est réconforté par la présence d’une deuxième boussole à bord.

Il nous faut prendre une décision : soit rester à Port Charles, soit retourner à Great Barrier Island ; nous choisissons cette solution de repli et mettons le cap vers Tryphena.

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GOLFE D’HAURAKI 

La mer du canal de Colville nous parait monstrueuse avec ses 3 mètres de houle obligeant Florent à barrer en continu ; le pilote automatique ne pouvant assurer face à une mer aussi désordonnée. Le vent de Sud-Est souffle à 25-30 nœuds et nous avons fait l’erreur de ne prendre qu’un seul ris dans la grande voile. C’est je crois, la première fois que nous ressentons le besoin de revêtir nos gilets de sauvetage. Les enfants quant à eux jouent imperturbables à l’intérieur du carré ! La navigation est difficile et je suis quelques peu soucieuse lorsque le voilier, trop toilé, fait des embardées. Florent a l’air de bien « s’amuser » à la barre, il se fait réellement plaisir même si c’est physique. Ninamu file à 8-9 nœuds malgré le ris dans la grande voile et notre génois partiellement enroulé.

L’arrivée à Tryphena est triomphale, nous sommes accueillis par de grands signes de bras de la part de l’équipage d’un bateau à moteur qui semble sidéré par ces français qui naviguent dans ces conditions épouvantables. Nous sommes bien les seuls « tarés » à avoir sorti les voiles ce jour-là !

Plus tard, nous apprendrons que le canal de Colville est considéré par les marins néo-zélandais comme l’un des pires endroits au monde où naviguer ! Ceci dit, je pense quand même que le détroit de Cook situé entre les îles du Nord et du Sud est bien plus redoutable au vu de ce que l’on nous en a dit.

Le mouillage à Tryphena est désert, quel contraste avec un mois auparavant ! A terre, tous les touristes ont disparus et l’ambiance n’est plus du tout la même, moins survoltée. Tous les locaux croisés nous saluent.

Le lendemain, nous partons en balade, nous aimerions faire le Dolphin Bay Track mais ce n’est pas un bon jour pour les enfants Gachod qui débutent la litanie des « a bocou faim- a bocou soif- a fatigué- a sa mont’ tro » dès le 3ème kilomètre ! On n’est pas rendu, d’autant plus que le panneau indique 3H aller-retour. Nous avons aussi la version plus élaborée : « pourquoi est-ce que nous devons toujours marcher ? ». A laquelle je réponds toujours la même phrase sincère mais apparemment agaçante : « Mais pour admirer la beauté du monde ! ».

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Bon, vu comment c’est parti, on décide que Florent retourne au bateau avec les enfants (qui pour le coup se sentent pousser des ailes et courent sur le chemin du retour) et que j’aille au sommet du mont Ruahine pour apprécier l’état de la mer.

Le sentier qui y conduit vient d’être refait à neuf : balisage, mains courantes, panneaux signalétiques. Cela m’étonne énormément car qui peut bien venir ici ? La majorité des gens font le mont Hobson mais le mont Ruahine…Un panneau indique à un moment : « easy walk for mont Ruahine », ce qualificatif me semble bien mal choisi car le sentier est glissant, souvent raide, étroit et encombré de racines perfides dans lesquelles l’on se prend les pieds même en faisant attention !

Au sommet (à 402 mètres d’altitude) la vue est belle mais elle n’est pas panoramique : elle ne donne « que » sur la baie de Johnson et sur la péninsule de Coromandel. La mer est calme, calme, calme ; c’est à peine croyable après la grosse houle que nous avons dû affronter la veille.

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Nous décidons de mettre les voiles le lendemain après avoir fait un dernier point météo le matin du départ. En raison d’une dépression remontant de la mer de Tasman vers les îles de Nouvelle Zélande, nous entamons un conciliabule météo qui dure 2H30 ! Deux heures trente d’indécision, à échauder des hypothèses, des projets de navigation, des plans sur la comète… qui au final, nous prennent tellement la tête que nous décidons de jouer la prudence et de retourner à Port Fitzroy afin d’être à l’abri lors du passage de cette dépression. Il faut dire que depuis notre quasi-échouage à Parengarenga Harbour, nous sommes beaucoup plus prudents.

Mais à la sortie de la baie de Tryphena, au dernier moment, nous nous regardons avec Florent et changeons de cap pour les Mercury Islands ! Oui, je sais, nous sommes incorrigibles mais l’on n’arrive pas à se résoudre à poireauter une semaine de plus ici bien que l’on adore Great Barrier Island.

La mer est calme, pas plus d’un mètre de houle du vent qui souffle enfin de Nord-Est à 10 nœuds. Nous sommes au travers, nous n’avons que 25 miles à parcourir, Ninamu file à 5 ou 6 nœuds. On se dit que l’on trouvera bien une solution de repli lorsque la dépression sera là et puis ce ne sera pas la première fois où l’on aura à affronter des vents de 35 nœuds au mouillage.

 

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Arrivés à Great Mercury Island, notre appréhension (avons-nous fait le mauvais choix ?) s’envole vite devant la beauté sauvage des lieux. Nous sommes contents d’être enfin là. Nous sommes l’un des rares bateaux au mouillage et il ne manque juste qu’un peu de soleil pour que l’instant soit parfait.

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