Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 21:35

TNZ 014

 

TNZ 144

La distance entre Rarotonga et les Tonga Vava’u est de 810 miles que nous parcourrons en 6 jours de navigation idyllique. L’alizé de Sud-Est souffle à 20-30 nœuds : par conséquent notre traversée est quelques peu sportive. Malgré cela, les enfants sont adorables et ne se plaignent jamais. Est-ce du au fait des retrouvailles en famille ? Au bonheur d’être ensemble, les uns sur les autres ou plutôt les uns avec les autres? Matéo est aux anges avec papa, maman et Maya réunis. Quant à cette dernière, elle nous a épargné ses pénibles « je m’ennnnnuiiiiiiiiiieee » de toute la traversée !!!

 

Après le mois passé en France métropolitaine, cette navigation « hors du temps et des sollicitations », notamment numériques, m’apparaît comme une parenthèse apaisante. Qu’il me parait curieux et agréable de pouvoir vivre sans téléphone, sans internet, sans radio et sans télé ! Une bulle de vie voguant sur les flots...

 

Pour ne pas arriver de nuit, nous sommes obligés à l’approche des Tonga de réduire notre voilure au maximum : la grande voile est affalée et il ne nous reste plus qu’un minuscule bout de génois. Cela nous permet d’arriver à l’aube. Nous sommes émus de revenir ici après 5 ans d’absence et en compagnie de nos deux enfants. Quel chemin parcouru...

 

Comme nous nous embrouillons un peu dans les dates (nous avons passé la ligne de changement de date en cours de navigation), nous ne savons plus très bien si nous sommes le dimanche ou le lundi, hors les tongans pratiquent « l’overtime » pour les formalités administratives (l’on est taxé si on les fait le weekend ou en dehors des heures de bureau soit 8h30-16h30). Nous décidons donc de nous poser dans un joli mouillage isolé histoire de se reposer une nuit et d’être sûr de la date avant de faire notre entrée officielle dans le pays. C’est par le plus grand hasard mais pour notre plus grand bonheur que nous retrouvons Stéphanie, Josselin, Dune et Oscar du voilier Philémon, copains de Tahiti.

 

TNZ 351   TNZ 340

 

 

Quelques infos pratiques :

 

A Neiafu, capitale des Vava’u, il est possible de faire un ravitaillement assez correct, notamment en fruits et légumes car il y a un marché très bien achalandé. Il est préférable d’y aller le samedi matin, tôt, car les prix défient toute concurrence : les agriculteurs de toute l’île descendent « en ville » pour vendre leurs produits (l’on trouve des régimes de bananes à 5 dollars !).

 

TNZ 623   TNZ 622

 

Mais ATTENTION ! Il ne faut ABSOLUMENT PAS acheter ses œufs au marché ! La femme qui les vend m’a vendu des œufs pourris (6 sur 12). J’étais écœurée… Mieux vaut les acheter dans les épiceries chinoises qui se trouvent dans la rue principale, nous n’avons eu aucun problème. Dans ces mêmes épiceries, vous pourrez trouver de la viande et du poisson congelés en tranches et si vous avez de la chance (comme Florent) un gigot d’agneau !

 

TNZ 136   TNZ 145

 

TNZ 275   TNZ 593

 

Au cybercafé Tropicana, l’on peut trouver du bon pain (anglais); le wifi est gratuit si l’on consomme. Ils proposent aussi de faire la lessive et nous étions assez satisfaits car c’était le meilleur rapport qualité/prix que nous ayons testé à Neiafu.

Il y a 5 ans, j’avais été fascinée par une mappe monde affichée dans le café et où les marins de passage accrochent une épingle signifiant leur lieu d’origine. Il y a 5 ans, j’étais la seule à avoir mis la mienne sur Alger (ma ville de naissance) ; c’est émue que je constate que d’autres épingles ont fleuries depuis sur l’Algérie.

 

TNZ 631

 

A chaque escale, son rituel « logistique » : courses, lessive, connexion internet (pas toujours facile)… Ceux qui croient que l’on passe notre temps à se dorer au soleil se trompent : nous avons aussi des contraintes et une nouvelle, de taille pour nous cette année, le CNED.

Et oui, Maya vient d’avoir 6 ans et nous avons la lourde responsabilité de devoir lui faire l’école. Nous sommes fin octobre et nous n’avions pas commencé jusqu’à présent alors il est temps de s’y mettre sérieusement !

 

TNZ 023   TNZ 296

 

TNZ 305   TNZ 152

 

 

LE CNED :


La première chose à se dire, c’est qu’en tant que français nous avons énormément de chance d’avoir le CNED. C’est un voilier belge qui me l’a fait remarquer, cet enseignement à distance n’existe pas dans les autres pays. Et en plus, c’est gratuit !

C’est vrai qu’au départ, Florent et moi avons eu un sacré coup de mou en voyant la grosse pile de manuels et les 7 matières à enseigner au CP ! Cela nous paraissait terriblement chronophage, compliqué, lourd… En somme, fini la liberté et l’insouciance, nous étions déprimés par l’ampleur de la tâche.

Nos copains Fred et Fabienne du voilier Uruati avaient abandonné le CNED au bout d’une année et avaient choisi l’instruction au sein de la famille ; je comprenais un peu plus leur choix à présent. Inès et Stéphane partis en tour du monde « sac à dos » avec leurs 3 enfants avaient fait le même choix.

Mais d’autres copains, comme les Cool Frénésie, nous répétaient qu’au départ l’on était démoralisé, que c’était difficile et puis que très vite l’on prenait le pli, on pigeait le « truc », on prenait un rythme et que ça roulait. Eh bien, c’est vrai et c’est ce qui s’est passé pour nous. Il nous a fallu un petit mois de rodage. A présent cela se passe très bien et l’école n’est plus vécue comme une énorme contrainte. J’éprouve même une certaine fierté à enseigner à Maya. Nous avons en plus la chance d’avoir une petite fille curieuse et qui apprend assez vite, alors de quoi se plaindre ?

 

TNZ 616   TNZ 178

 

Quelques petits conseils :

 

-         Signaler au CNED que l’on n’a pas accès à internet de manière à ce qu’ils vous fournissent le CD comprenant les exercices en ligne qui concluent les leçons. Ceux sont des activités hyper ludiques que tous les petits écoliers adorent donc à ne pas zapper.

-         Avoir un scanner qui scanne en PDF afin de pouvoir envoyer les copies en ligne, beaucoup plus rapide et moins aléatoire que la poste.

-         Avoir un dictaphone ou un téléphone qui puissent enregistrer les évaluations orales en format mp3.

-         Etre régulier, ne pas laisser croire à votre enfant qu’il a le choix de ne pas faire l’école. C’est obligatoire.

-         L’on fait l’école 5 matinées par semaine et Maya n’a pas de jours de « vacances » sauf circonstances exceptionnelles. Le premier mois, nous avons fait l’école tous les jours pour rattraper notre retard mais cela nous a épuisés, enfant comme parents !

-         Alors il vaut mieux se ménager des jours de repos : pour nous, c’est le samedi et le dimanche.

 

TNZ 151   TNZ 176

 

TNZ 320   TNZ 321

 

Nous avons loué une voiture pour visiter l’île de Vava’u, ce n’est pas réellement indispensable mais cela nous a permis de découvrir de jolis coins.

 

Nous sommes allés faire « l’ascension » du mont Talau, point culminant de l’archipel du haut de ses 131 mètres ! Du sommet, les  points de vue sont exceptionnels. C’est vraiment une petite balade à ne pas rater.

La légende du mont Talau (qui explique pourquoi son sommet est plat) est quant à elle surprenante…

 

Figurez-vous que des tevolos (des fantômes) venus des îles Samoa avaient prévu de voler le haut de la montagne car elle leur gâchait la vue ! Ils avaient pour projet de découper le sommet du mont Talau et de le placer sur leur propre montagne afin d’avoir une vue dégagée sur l’océan pacifique à 360°. Les tevolos ne peuvent sortir que la nuit ; ils choisirent donc une nuit sans lune et entreprirent leur expédition à Neiafu. Cependant les habitants des Vava’u se sont rendu compte de la présence des voleurs ; ils se sont alors mis à imiter le chant du coq afin de leur faire croire que l’aube arrivait. Ils ont aussi appelé à la rescousse leur propre fantôme, nommé Tafakula, bien connu pour être un farceur. Celui-ci a baissé sa jupe et a montré aux tevolos ses fesses blanches dirigées vers l’Est afin de leur faire croire que le soleil se levait. Pris de panique, les tevolos samoans ont alors jeté le haut de la montagne dans la mer et se sont sauvés à toute vitesse. L’on dit à présent que l’île Lotuma, située au pied du mont Talau, en serait le sommet …

 

TNZ 209   TNZ 238

 

TNZ 258   TNZ 241

 

L’archipel des Tonga Vava’u est composé d’une cinquantaine d’îles disposées de manière à former des sortes de fjords. De belles plages de sable blanc, des falaises escarpées ainsi que de nombreux mouillages abrités en font un paradis pour les navigateurs du monde entier. Nous allons naviguer de mouillage en mouillage seul ou avec des amis et profiter de cet archipel paradisiaque que nous apprécions tant.

 

TNZ 650   TNZ 054

 

 

Nuku :

 

Magnifique mouillage en face d’un petit îlot inhabité et de sa plage de sable blanc. L’eau est cristalline. Nous sommes en compagnie du voilier Philémon, Maya est ravie de jouer avec sa copine Dune. Stéphanie, sa maman, n’est jamais à court d’idées pour occuper les enfants ; elle m’impressionne !

La vie s’écoule entre farniente et bonnes bouffes entre copains.

 

TNZ 499   TNZ 503

 

TNZ 509   TNZ 514

 

 

Lautala :

 

Notre mouillage préféré ! On jette l’ancre dans 3 mètres d’eau transparente dans laquelle l’on peut apercevoir de belles étoiles de mer bleues. Le minuscule îlot de Nukulahanga est un terrain de jeu fantastique que les enfants conquièrent pour construire des cabanes (bien aidés par Florent et l’on se demande qui dans la bande s’amuse le plus…).

Nous sommes rejoints par notre ami Max du voilier Gricchi et son copain Giorgio ; deux très sympathiques italiens comme on les aime et qui ont légué à Maya leurs répétitifs « mama mia ! ». Je suspecte Maya d’adorer Max, entre autres, car il lui fait souvent des popcorn…

Nous faisons la connaissance de Nathalie et Sébastien du voilier Nomad et de leur fils Titouan.

 

 

Taunga Sud :

 

Nous sommes en fin de saison et l’endroit est désert ; absolument sauvage et paradisiaque. Les équipages de Philémon et de Nomad ont organisé pour les enfants un parcours dans la forêt à l’occasion d’Halloween. Nous sommes impressionnés par leur ingéniosité et le mal qu’ils se sont donné pour se déguiser, organiser des jeux pour les enfants et le goûter… Nous, pauvres parents indignes, qui ne savions même pas que c’était Halloween…

 

TNZ 053   TNZ 033

 

TNZ 034   TNZ 040

 

 

Mala :

 

Sur l’île, un ancien voileux yougoslave s’est installé et a créé un hôtel. Il s’est marié à une tongane et a deux petites filles adorables. Nous sommes allés manger dans son restaurant, c’était simple mais bon et la bière face au coucher de soleil est d’un prix imbattable.

 

TNZ 081   TNZ 094

 

 

Port Maurelle :

 

Nous sommes seuls dans ce mouillage habituellement très prisé ; les autres voiliers sont déjà partis vers le Sud ou vers l’Ouest.

TNZ 377   TNZ 332

 

 

Vaka’Eitu :

 

Escale qui nous marque surtout car nous y faisons la rencontre de David et Hina ainsi que de leurs deux derniers  enfants. Ils ont quitté Neiafu pour s’installer dans une cabane sur la plage où il vivent très modestement. Ils ont un contact très chaleureux et cela nous fait plaisir de rencontrer des tongans. Leur petite fille de 5 ans nous guide, pieds nus, agile comme un cabri sur un sentier escarpé de l’autre côté de l’île. Maya est ravie de jouer avec des copines et Florent donne un coup de main pour réparer le moteur hors-bord de David qui est tout heureux quand celui-ci redémarre (mais hélas pas pour longtemps !).

 

TNZ 427   TNZ 428

 

TNZ 436   TNZ 488

 

Le lendemain, Maya fait un caprice car l’heure du goûter est passé et elle réclame ses « biscuiiiiiits » ; elle m’agace tellement que je lui cloue le bec en lui rappelant que sa copine, la veille, ramassait de drôles de graines rouges à même le sol et les mangeait. Il ne s’agit nullement de la culpabiliser (nos enfants ne sont pas responsables de la misère du monde) mais franchement, il faut bien qu’elle apprenne à relativiser !

 

 

TNZ 453   TNZ 465

 

 

Kapa :

 

Le village de Kapa est charmant et un petit sentier mène en 15 minutes à la belle plage de Port Maurelle.

Nous faisons la connaissance d’une maman et de ses 5 enfants qui habitent une masure sans eau ni électricité. Malgré leur pauvreté, il est clair que cette maman éduque très bien ses enfants qui sont adorables et polis. Cette rencontre nous permet de distribuer deux gros sacs d’affaires dont certaines léguées par nos amis Jonathan et Cerise de Balboa. Mais à la fin de la journée et les jours suivants, je suis un déçue de constater que ses enfants n’ont ni nouveaux habits, ni nouveaux jouets ; elle a rangé tous ces « trésors » dans une malle…Ce n’est pas la première fois que nous constatons ce genre de comportement mais pouvons-nous comprendre ?

 

TNZ 533   TNZ 545

 

TNZ 582   TNZ 552

 

Nous sommes déjà fin novembre mais il nous faut attendre une bonne fenêtre météo pour descendre vers la Nouvelle Zélande. Il n’y a presque plus aucun voilier de passage aux Vava’u. Nous nous connectons régulièrement sur le site de Bob McDavitt (www.metbob.com) pour obtenir des conseils météorologiques sur la navigation dans le Pacifique Sud.

 

Nos visas arrivant à expiration, nous effectuons nos formalités de sortie à Neiafu. Cependant, nous nous accordons un dernier mouillage à Foeata avant de prendre le large.

 

TNZ 663   TNZ 670

 

TNZ 683   TNZ 693

 

Quatre îles encerclent le lagon, c’est de toute beauté. Mais il faut faire bien attention à l’entrée car des récifs bordent la passe des deux côtés. Il faut absolument une bonne visibilité pour y accéder.

Notre dernière rencontre aux Tonga sera celle d’un australien qui a construit sa maison sur l’îlot Fofoa où il y vit depuis 5 ans. Comme c’est un ancien marin, il a construit sa coquette demeure comme un bateau : éolienne, panneaux solaires, récupération d’eau de pluie… Il est passionné de pêche et entretient un potager. Il a l’air très heureux de vivre comme cela.

Le lendemain de notre rencontre, il vient boire le café sur Ninamu et nous apporte comme cadeaux un ananas, du persil et de la roquette de son jardin ! Que l’on s’empresse de troquer contre du pain d’épices fait maison.

 

Voilà, il est temps pour nous de mettre les voiles vers Minerva Reef et la Nouvelle Zélande. Il n’y a pas beaucoup de vent mais une énième dépression va se former dans une semaine et il vaut mieux entamer notre descente vers le Sud.

 

TNZ 687   TNZ 718

 

Pour ne pas déroger à nos bonnes vieilles habitudes, la famille Gachod part en navigation avec des problèmes dermato. Matéo s’est fait piqué par un insecte au niveau du pied et la plaie forme une grosse ulcération. Bizarre… Maya a des échardes aux deux poignets réglementairement infectées par des staphylocoques. Quant à moi, je soigne une brûlure au 2ème degré que j’ai eu la mauvaise idée de tremper dans l’eau de mer. Mais pour une fois, ce n’est pas dans mon dos et je peux donc me soigner !

 

TNZ 381 Puzzle   TNZ 392 Puzzle

 

TNZ 401 Puzzle   TNZ 402 Puzzle

 

Nous embarquons avec nous un tas de graines récoltées par Florent sur un arbre nommé Xylocarpus Granatum: le noyau reconstitué par l’agencement des graines entre elles forme une sorte de puzzle en 3D surnommé le « casse-tête tongan ». Certains de nos amis comme Sandra et même certains enfants de 10 ans comme Manea ont été capables de reconstituer le noyau en 5 minutes ! Pour les autres, ce fut beaucoup plus long voire impossible…

 

TNZ 555   TNZ 316

 

TNZ 277   TNZ 633

 

 

TNZ 248

Repost0

Présentation

  • : Voilier Ninamu, un océanis 473
  • Voilier Ninamu, un océanis 473
  • : Le voyage au long cours d'une famille avec 2 jeunes enfants à bord de leur voilier le Ninamu, des Antilles à l'océan Indien
  • Contact

Où sommes nous ?

NZ 2

35°29.300 S   TAHITI
174°10.230 E

Mootea

Parce que l'aventure commence ici :Mootea c

http://bleu-sauvage.heoblog.com/