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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 11:21

  M 114

 

Le 1er janvier 2013, nous commençons bien l’année par une belle navigation au travers, vers l’île de Ua Pou située à 25 miles au Sud de Nuku Hiva. Le temps est magnifique et la mer très belle. Quelques heures suffisent pour atteindre la baie de Hakahau située sur la côte Nord de Ua Pou. Le mouillage est en partie protégé par une digue mais si la houle vient du Nord, l’on est quand même bien balloté.

Ua Pou est une île haute et escarpée, le mont Oave culmine à plus de 1200 mètres d’altitude. Le relief est très original : des colonnes basaltiques formant des pains de sucre, s’élancent du haut de ses sommets vers le ciel.


M 103 Ua pou   M 139

 

M 118    M 146

 

L’on peut faire un bon ravitaillement (toutes proportions gardées car nous sommes aux Marquises) dans le village de Hakahau qui compte 5 épiceries ; le magasin jaune situé sur le front de mer a beaucoup de produits congelés.

 

M 3880

M 3864Nous avons loué une voiture à Vetea qui habite sur le front de mer ; il loue son 4x4 Hillux pour 8000 cfp la journée (tel : 32 49 47). La location d’un véhicule n’est pas primordiale à Ua Pou (contrairement à Nuku Hiva ou à Hiva Oa) mais il nous a permis de visiter la côte Est de l’île jusqu’au hameau de Hohoï.

La piste est en mauvais état mais offre de multiples beaux points de vue sur les sommets et le rivage.

La route est parsemée de sites archéologiques mais il est difficile d’en comprendre la signification en n’étant pas accompagné. C’est un peu dommage.

Les gens que nous croisons ont toujours l’air surpris de nous voir dans ce coin-là de l’île.

La vallée de Hakamoui débouche sur une jolie plage bordée de cocotiers mais la mer est dangereuse sur la côte Est de l’île. Les sites archéologiques sont difficiles d’accès. Un sentier pédestre permet de rejoindre Hakahau à pied.

 

M 3847   M 3868

 

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M 3876   M 3881

 

De Hakahau, une courte balade grimpe à la croix blanche où la vue sur la baie et les pitons est exceptionnelle. Un sentier redescend sur l’autre versant vers la belle plage d’Anahoa mais infestée de nonos !


M 3884Nous avons profité de la voiture pour nous balader le long de la côte Nord de Ua Pou ; la route qui mène à l’aéroport offre de très beaux points de vue sur la vallée et les pitons. L’aéroport a une configuration unique au monde : il a été construit au milieu d’une vallée encaissée, sa piste est inclinée sur toute sa longueur puis est incurvée à son extrémité ; elle évoque un toboggan géant !

Non loin de l’aéroport, se trouve l’anse de Hakanai avec sa magnifique plage de sable blanc mais elle serait infestée de requins… Inutile de vous dire que nous ne nous sommes pas baignés.

 

 

 

 

 

M 3885


 

Randonnée : la traversière de Hakahau à Hakahetau :

 

Cette belle randonnée de 2H30 amène aux pieds des pitons en franchissant deux cols et en cheminant dans la forêt. Elle est déconseillée aux enfants en bas âge et cumule 550 mètres de dénivelé positif. En cas de pluie, le sol est extrêmement glissant. Il faut compter environ 1H30 pour monter à la crête d’où l’on jouit de la vue sur les pitons. De là, soit on redescend vers Hakahau, soit l’on poursuit vers Hakahetau en cheminant dans la forêt puis sur une crête. Des mains courantes faites de cordes noires aident à ne pas tomber lors des passages escarpés.

La randonnée s’achève par un petit détour vers la cascade Manfred de Hakahetau où il fait bon de se baigner dans une belle vasque ronde.

 

Ua-Pou 7106   Ua-Pou 7077

 

Ua-Pou 7067   M 3894

 

Ne connaissant pas le chemin, je contacte un guide, Jacky, que l’on m’a recommandé (tel : 72.34.16 – 6000 cfp/personne mais tarif de groupe possible). L’on m’a déconseillé de partir seule et effectivement, il existe quelques bifurcations sur le sentier qui font hésiter quant au chemin à prendre. C’est son fils Julio qui est chargé de me guider. J’ai hélas mal choisi mon jour car très rapidement il se mets à pleuvoir des cordes et la vue sur les pitons ne sera que partielle. Les photos sont celles de Cyril, mon iade de choc aux Marquises, qui avait fait la randonnée dans de meilleurs conditions météorologiques.

Malgré le temps épouvantable, je passe un bon moment en compagnie de Julio qui en dépit de son jeune âge s’avère être un guide passionnant. Il me raconte la légende de Poumaka avec des yeux de petit garçon qui brillent. Il semble habité par ce récit qu’il tient de son grand père, il y croit et c’est un émerveillement que de le voir me la raconter à son tour.


La légende de Poumaka :

Dans la pure tradition guerrière des Marquises, la légende raconte la géologie de l’île. Poumaka, le second pic le plus élevé, entreprit un jour de venger les montagnes des îles du nord constamment battues par Mata Henua, un sommet de l’île voisine de Hiva Oa. Les falaises déchirées de Ua Pou résulteraient de la violence de ces combats. Au terme d’une lutte titanesque, Poumaka vainquit sa rivale et attacha, en trophée, sa tête coupée à sa ceinture. Depuis, Mata Henua n’est plus qu’un monticule sur Hiva Oa alors que Poumaka culmine toujours à près de 1000 mètres dans le ciel de Ua Pou

 


Hakahetau :


M 4018

Le mouillage de Hakahetau est très ouvert ; à chaque fois que nous y avons été, cela roulait énormément. Ce village de la côte Ouest vaut pourtant le détour : le hameau est très joli, l’on peut aller à la cascade Manfred en 45 minutes depuis le front de mer et si le temps est découvert, l’on a une belle vue sur les pitons.

Nous avons fait de belles rencontres, notamment celle de Stanley et de Yasmina Tereino, un jeune couple qui vit modestement. Stanley est un talentueux sculpteur, il est aussi guide de montagne et pourra vous emmener randonner notamment faire la boucle de Poumaka qui est peu proposée. Si vous voulez le contacter vous pouvez vous adresser à la pension Leydj au village.

 

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Baie de Vaiehu :


M 3998

La baie de Vaiehu est très ouverte à l’Ouest mais est protégée de la houle du Nord. C’est un superbe mouillage isolé où l’eau est limpide. L’on jette l’ancre par 15 mètres de fond de sable. Il faut cependant faire attention aux récifs qui bordent le fond de la baie.

Le débarquement se fait au niveau de la crique du milieu lorsque l’on regarde le rivage Nord. Il faut s’agripper aux rochers sur quelques mètres puis un sentier grimpe sur la droite de la petite plage vers les hauteurs. En 20 minutes (150 mètres de D+), l’on atteint une croix d’où la vue est spectaculaire. L’on peut observer le village de Haakuti en contre bas et y accéder par la route.

 

M 3900   M 3910

 

M 3926   M 3930

 

Nous faisons la rencontre de Lewis et de Madeleine qui habitent l’une des maisons située en haut de la montée depuis la plage. Ils sont extrêmement sympathiques et chaleureux. Nous faisons du troc de bananes et de papayes et les invitons à venir boire un pot sur Ninamu.

Lewis, qui a 30 ans, nous dit qu’il n’a pas mangé de mahi mahi depuis son enfance ! Nous sommes très surpris. Il se remémore le goût de ce poisson avec une émotion qui me culpabilise (quand je pense qu’en navigation je n’en peux plus de manger de ce pourtant très savoureux poisson…).

Nous décidons de partir à la pêche le lendemain, tous ensemble, à bord de Ninamu. Nous embarquons dans la virée les cousins : Jonathan, Mike, Francis, Marianne et sa petite fille. Au début, timides, ils n’osaient pas venir mais en nous voyant nous éloigner, ils ont dû se dire qu’ils étaient bien bêtes de refuser et sont venus nous rejoindre en pirogue.

Belle journée, bonne ambiance mais hélas nous n’avons rien pêché et on était sincèrement déçus pour Lewis…

 

M 3933   M 3847

 

La nuit, Florent et Lewis sont allés pêcher en apnée aux abords du mouillage, mais ils n’ont ramené que des petits poissons.


M 3975Nous aurions aimé rester plus longtemps en leur compagnie mais des impératifs professionnels nous imposent de prendre la mer pour rejoindre Tahiti.

Alors que nous naviguons vers les Tuamotu, à 40 miles de Ua Pou, nous pêchons un gros mahi mahi et j’en éprouve de l’amertume. Je trouve cela injuste : on en mange tout le temps ! Pourquoi est-on aussi gâtés ?! Je propose à Florent de faire demi-tour mais il ne trouve pas que cela soit une bonne idée car nous aurions le vent dans le nez. Il sait parfois être plus raisonnable que moi…

Si vous passez un jour par la baie de Vaiehu et que vous avez la chance de faire la connaissance de Lewis et de Madeleine, deux marquisiens qui n’ont pas grand-chose et qui pourtant ont le cœur sur la main, n’hésitez pas à leur offrir un bout de mahi mahi de la part de Florent et Leila (promis on vous le rendra au centuple !).

 

 

 

M 3970   M 3976

 

M 3903

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 11:19

M 2819

 

M 2305Nous quittons Hiva Oa pour Ua Huka sans nous douter que nous allons découvrir une île exceptionnelle. Les 54 miles de la traversée, avec le vent dans le nez, ne sont pas très agréables mais nous vivons un moment magique lorsque Maya jette une bouteille à la mer avec à l’intérieur sa lettre pour le père Noël. Au départ, elle est un peu septique, bien que vivant sur un bateau, elle se doute bien que ce serait quand même plus pratique de l’envoyer par la poste au Groenland. Mais non, nous lui assurons que les dauphins vont la porter au Père Noël et de sa naïveté adorable et confiante, elle nous dit : « ah bon ? » sur un ton tellement sérieux qu’il trahit toute la confiance émouvante qu’elle porte à ses parents. Incroyablement, quelques minutes après avoir jeté sa bouteille à la mer, des dauphins surgissent et batifolent non seulement à la proue mais au niveau des coques de Ninamu ! Eh bien, tu vois, ils sont venus récupérer ta lettre. Les yeux de notre petite fille brillent… les nôtres aussi.

 

M 2324   M 2329

 

M 2337   M 2394

 

L’arrivée dans la baie de Vaipaee, surnommée « la baie invisible » car l’on ne la voit pas lorsque l’on arrive du large, est spectaculaire. Le mouillage est encaissé entre de belles parois rocheuses et l’on se demande comment le navire Aranui arrive à manœuvrer dans ce mouchoir de poche !

Le village de Vaipaee en lui-même n’est pas exceptionnel mais le musée est très intéressant et possède de belles pièces. Le centre artisanal attenant est très modeste, attendez d’être à Hane pour acheter du très bel artisanat.

 

M 2389   M 2351

 

M 2348   M 2642

 

M 2640   M 2635

 

A savoir qu’il n’y a pas de distributeur d’argent à Ua Huka et qu’il est impossible de se connecter à internet à Vaipaee. Quelques épiceries et un snack permettent de se ravitailler mais il n’y a pas grand-chose.

Très vite, nous décidons de changer de mouillage et de nous rendre dans  la baie de Hane à l’Est. Florent et les enfants iront en voilier et j’irai à pied par la route côtière. Ce n’est pas très long (une dizaine de kilomètres) mais l’on marche en plein soleil et cela commence par l’ascension d’un petit col raide (150 mètres de dénivelé). Puis l’on marche sur un plateau et en redescendant l’on atteint l’arboretum en une petite heure de marche. Le lieu est plaisant à visiter et comporte un curieux musée du bois.

 

M 2406   M 2437

 

M 2653Passé l’arboretum, on atteint une croix blanche plantée sur un monticule où une vue à 360° épouse le paysage : mer, montagne, falaises rouges, chevaux sauvages et chèvres s’entremêlent pour parfaire un décor de carte postale. Curieusement, la croix semble être planté sur un ancien marae.

La piste pour 4x4 qui descend vers la mer conduit à la plage de Manihina ; le site est d’une beauté à couper le souffle. Je sais j’écris toujours la même chose, alors je laisse les photos parler d’elles-mêmes. Je ne sais pas pourquoi le paysage minéral de Ua Huka me touche autant mais je trouve qu’il symbolise la « beauté du monde ».

 

 

 

 

M 2455   M 2470

 

M 2467   M 2459

 

De la route qui mène à Hane, de nombreuses bifurcations (pistes) mènent vers le rivage ; en les suivant au gré du hasard, j’ai découvert de sacrés jolis coins.

 

M 2483   M 2502

 

M 2521   M 2558

 

M 2568   M 2573

 

En arrivant à destination, un panneau «  Bienvenue à Hane » fait chaud au cœur. La vue sur l’ilot Motuhane et la baie valaient vraiment l’effort de marcher. Ninamu est déjà ancré, seul au mouillage.

Toutes les voitures m’ayant croisé sur la route, se sont arrêtées à ma hauteur et m’ont proposé de me véhiculer. Les gens sont d’une gentillesse naturelle et désintéressée. Ils semblent chercher le contact par curiosité.

 

M 2578   M 2584

 

Je rencontre Joseph et Roland à qui je demande des précisions pour monter au plateau de Vaikivi ; non seulement la randonnée est belle mais l’on peut y voir des pétroglyphes. Ils sont à la fois un peu surpris et mal à l’aise par ma demande. Je finis par apprendre que quelques jours plus tôt s’est produit un accident de chasse sur le plateau. Un jeune chasseur a reçu une balle perdue et est mort sur le coup, ses compagnons d’infortune ont dû le descendre à dos d’homme. Un peu têtue au départ, je désirai à tout prix faire cette randonnée à partir de Hane (un sentier monte au col de Taaua) mais je n’ai trouvé personne pour m’y accompagner, vu les circonstances récentes… J’ai fini par respecter leur choix de laisser la montagne et les esprits tranquilles.

 

M 2633   M 2632

 

Nous sommes charmés par le village de Hane, il est coquet et deux épiceries permettent quelques achats. Il est possible de se connecter à internet à la poste, les après-midi de 12H30 à 15H ; il y a un ordinateur à disposition.

Vous verrez probablement la roulotte Carafane sur le front de mer, un jeune couple sert des burgers ou des steak-frites du mercredi au vendredi et de super bonnes pizzas les samedi et dimanches.

Par contre, nous avons été déçus par l’auberge Hitikau où nous sommes allés déjeuner, salivant à l’avance au bon poisson cru et autres fruits de l’arbre à pain que l’on allait nous préparer… Nous avons dû nous contenter de poisson à la mayonnaise et de poulet. Nous étions très déçus. La patronne n’a pas trop compris notre désappointement, elle pensait nous faire plaisir en nous cuisinant de la « nourriture de popaa » !


M 2579   M 2601

 

Souvent, l’on s’attache à une île en fonction des personnes que l’on y rencontre. Cela s’est confirmé à Hane grâce à notre rencontre avec Teri et Marie Josée Ohotoua. Teri est un sculpteur exceptionnel, il s’occupe également de faire visiter à la demande le petit musée de Hane ainsi que le centre artisanal adjacent qui contient de belles pièces.

M 2598 NestorMarie Josée est aussi artiste : elle fabrique de jolies flutes nasales en bambou. Leur fils Nestor, qui n’a que 16 ans, est un sculpteur hors pair. Il faut dire que c’est le petit fils du célèbre et talentueux sculpteur marquisien : Joseph Vaatete ; faut croire que le talent c’est héréditaire.

Si nous avons un conseil à donner, c’est bien d’attendre l’île de Ua Huka pour acheter son artisanat marquisien en bois ; la qualité est d’un niveau très élevée, quant aux prix ceux sont les moins chers de l’archipel !

 

            M 2599 C

 

 

 

 

C’est en compagnie de Teri, Marie Josée et de deux de leurs enfants que nous allons visiter le site archéologique de Meiaute ; en partant de la plage il faut compter 40 minutes pour y accéder en remontant vers le fond de la vallée. Le site comporte 5 tiki dont 3, en tuf rouge, ont été restaurés et alignés. A notre grande surprise, l’un des tiki est couché et semble identique à celui de Iipona à Puamau hormis que celui-ci a perdu sa tête. Le 5ème tiki est sculpté dans un bloc et est assez abîmé, quel dommage !

Le belvédère sur lequel se situe le marae offre une belle vue sur la baie de Hane.

 

M 2614   M 2623

 

     M 2609   M 2620

 

Explications succinctes pour accéder au site :  prendre la rue principale du village, la remonter tout droit jusqu’au bout puis elle se transforme en un chemin qui part tout droit entre les cocotiers. Monter tout droit, ne pas prendre la bifurcation. Après un virage à droite, l’on aperçoit un pae pae et quelques marches en ciment, il faut monter entre les arbres : ne plus suivre la piste mais les flèches gravées sur le cocotiers et les manguiers. On continue à monter puis des marches en ciment mènent aux tiki.

 

M 2670   M 2667

 

De Hane, une route part en corniche et rejoint le charmant village de Hokatu distant de 3 kms. Nous faisons la balade à pied car il ne nous semble pas possible de mouiller dans la baie : c’est trop exigu et deux corps mort placés en plein milieu ne permettent pas un évitage suffisant.

L’on peut également grimper à la croix blanche qui surplombe les deux baies, la seule difficulté réside en une petite escalade d’un monticule rocheux (pas possible pour un enfant en bas âge) puis le sentier chemine pépère jusqu’au sommet où la vue est grandiose.

 

M 2706   M 2711

 

A Hokatu, nous rencontrons des villageois heureux de taper la causette avec de nouvelles têtes. Nous parlons de tout et de rien mais surtout ils nous font rire quand ils nous expliquent pourquoi. Ils disent, avec dérision, que leurs sujets de conversation sont assez répétitifs :

Tu es allé à la chasse ?

Oui.

Es-tu attrapé combien de chèvres ?

Trois.

Ah ! Et elles étaient comment ?

Et bla bla bla…

 

On rit mais c’est un peu pareil pour les voileux : tu as mouillé où ? Tu viens d’où ? Tu vas où ? Bon, j’exagère un peu mais comme nos chasseurs marquisiens sans doute.

 

C’est à regret que nous quittons Teri et Marie Josée pour naviguer le long de la côte Sud puis Ouest de Ua Huka.

 

M 2738   M 2769

 

M 2790   M 2779

 

Nous mouillons temporairement près du motu Teuaua, une corde permet de se hisser 6 mètres plus haut sur son relief tabulaire pour y admirer, et surtout déranger, des centaines de milliers de sternes furieuses (les kaveka dont les œufs sont délicieux parait-il…). Florent a le cran de monter, pas moi ; je le dépose en annexe et m’en retourne sur Ninamu. De toutes manières, il est impossible pour des enfants d’y grimper (la bonne excuse…) et surtout la descente se faisant en rappel…

 

M 2903   M 2888

 

L’îlot Hemeni, juste à côté, est une réserve naturelle où il est interdit de débarquer mais à proximité évoluent des bancs de raies mantas ; nous en avons compté 14 en même temps ! L’on s’est demandé si ce n’était pas une station de nettoyage ; elles fonçaient sur nous indifférentes, presque à nous foutre la trouille.

 

M 2925

Nous mouillons pour la nuit en baie d’Haavei, le site est splendide : une belle plage de sable blanc avec son bataillon de cocotiers réglementaire est enserrée par de hautes falaises rougeoyantes ; les montagnes vertes alentour accentuent le contraste des couleurs et en font un site époustouflant notamment à la tombée du jour. Mais en raison de la houle le débarquement s’avère impossible, dommage car une piste cavalière part vers Vaipaee.

 

M 2919   M 2791

 

C’est ces conditions de mouillage difficiles, qui nous poussent à lever l’ancre et tenter de nous réfugier dans la petite baie de Hatuana plus à l’Ouest. Là nous restons stupéfaits ; stupéfaits par le décor d’abord : de belles falaises calcaires encadrent une plage de sable blanc avec pour fond des collines verdoyantes ; mais surtout stupéfaits que ce mouillage ne soit pas décrit dans les guides de navigation ! C’est peut-être le plus beau de Ua Huka ! Peut-être avons-nous eu des conditions de mouillage idyllique et qu’habituellement il soit impraticable ? Je ne sais pas ; en tout cas, c’est un mouillage à ne pas manquer : beauté du site, quiétude, solitude… A terre, l’on peut découvrir des pétroglyphes gravés sur les pierres alentour et descendre dans des grottes calcaires.

 

M 2804   M 2809

 

M 2816   M 2867

 

Après cette fabuleuse escale, nous levons l’ancre pour retourner à Nuku Hiva. Un vent du Nord de 20 noeuds élance Ninamu sur une mer belle à 8 nœuds de moyenne. Nous pêchons un beau thon et un énorme mahi-mahi. La vie est belle.

 

M 2666   M 2539

 

M 2684   M 2821

 

M 2518   M 2514

 

 

 

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 11:16

M 1702

 

Fatu Hiva est située à 30 miles au Sud de Tahuata, c’est la plus isolée des îles Marquises. Elle ne possède pas d’aéroport et n’est accessible que par bateau. Ses habitants doivent emprunter un bonitier pour rejoindre Hiva Oa ; il y a une cinquantaine de miles à parcourir et l’océan est souvent houleux. En cas d’évacuation sanitaire urgente, les conditions sont difficiles ; sans parler des femmes enceintes, qui au 7ème mois de leur grossesse, doivent être transférées vers Hiva Oa puis vers Nuku Hiva ou Papeete afin d’y accoucher.

 


Baie de Hanavave :

 

M 1743   M 1756

 

M 1701   M 1793

 

La baie de Hanavave ou célèbre « baie des Vierges » est un lieu mythique pour les voileux ; Fatu hiva étant souvent la première île où l’on accoste après la longue traversée depuis les Galápagos ou Panama. A savoir qu’en théorie, il est interdit de s’y arrêter avant d’avoir fait son entrée officielle dans une île possédant une gendarmerie.

M 1764Pour la petite anecdote, la baie des Vierges aurait été rebaptisée par les missionnaires qui désapprouvaient son ancien nom  « la baie des Verges », en raison des pitons basaltiques qui se dressent fièrement et qui font de cette baie l’une des plus belles du monde parait-il.

Nous n’échappons pas à l’émerveillement collectif ; le paysage est effectivement spectaculaire, notamment au coucher du soleil. Nous sommes seuls, mouillés dans la baie : les « tourdumondistes » sont déjà passés et les voiliers souhaitant se réfugier aux Marquises pour la saison cyclonique ne sont pas encore arrivés.

A terre, le contact avec les marquisiens est très chaleureux ; énormément de personnes nous demandent de faire du troc mais personne ne veut nous vendre des fruits contre de l’argent ; nous comprendrons vite pourquoi en faisant un tour à l’épicerie du village : il n’y a absolument rien à acheter !

Si l’on peut se permettre une petite remarque personnelle : essayer de résister à la tentation de troquer de l’alcool. Une mamie nous raconte les ravages que cela faisait il y a encore deux ans sur le quai de la baie de Hanavave. Le dimanche, les enfants avaient le triste spectacle d’hommes avachis complétement saouls sur la quai… A présent, l’ambiance est beaucoup plus familiale : il y a de la musique, les enfants jouent et nagent, les parents discutent… Je ne dis pas que le fait de ne pas troquer de l’alcool rendra l’homme violent, doux comme un agneau avec sa femme, mais vous éviterez de cautionner et de participer à certaines beuveries inutiles rendues possibles par l’obtention d’alcool « facile » (via les voiliers). C’est tellement tentant de troquer une bouteille de rhum bas de gamme et infâme acheté au Vénézuela ou à Panama contre un beau tiki marquisien ; mais ce n’est pas moral. Il y a tant d’autres choses à troquer ou à donner : petit matériel de pêche, cigarettes (oui risque de cancer mais bon…), habits, chaussures, livres…

 

M 1837   M 2060

 

Nous sommes impressionnés par la débrouillardise des « fatu hiviens » ; leur isolement les a rendu ingénieux et bosseurs ; ils semblent tous travailler : au champ, à la pêche ou dans l’artisanat.

Nous sympathisons avec Lorenzo, Marie Iris et Tevai et revenons chargés de bananes et de pamplemousses. Tevai a l’âge de Maya, elles deviennent vite copines et le lendemain nous allons faire une balade ensemble sur les hauteurs de la baie.

 

M 2075

Il y a une belle cascade dans la baie de Hanavave, nous avons mis 2 heures AR avec nos jeunes enfants pour nous y rendre. Pour y aller, il faut suivre la route bitumée qui chemine tout droit dans la vallée. Au 1er virage, à droite, il ne faut pas prendre la piste qui part sur la gauche entre les cocotiers et qui traverse la rivière. Poursuivre sur la route, dépasser la centrale hydroélectrique (2ème virage). Au 3ème virage, à droite, une piste part sur la gauche entre deux manguiers, c’est le bon chemin ! Attention aux chiens à proximité d’une maison. Le 3ème tiers de la balade est assez casse-gueule sur des cailloux glissants mais l’on trouve facilement le chemin. On arrive à une superbe cascade avec une vasque rafraichissante mais les guêpes et les hordes de moustiques gâchent un peu le plaisir.

 

M 1816   M 2076   M 2092

 


Baie de Omoa :

 

M 1958

Omoa est le village principal de l’île ; son mouillage est très ouvert et rouleur mais une petite digue toute neuve permet de débarquer assez facilement. L’on peut trouver deux épiceries « assez bien » achalandées au village et même du pain frais !

 

M 1912   M 1901

 

M 1928   M 1932

 

En nous baladant à la recherche du pétroglyphe du poisson, nous faisons la connaissance de Luis, Rudy et Bruno et même s’ils ont un petit coup dans le nez (on est samedi après-midi), ils n’en demeurent pas moins charmants et chaleureux. Florent est invité à trinquer (mais sa femme, la casse-burnes) le réfrène et c’est chargé de bananes et de pamplemousses que nous nous éclipsons.

 

M 1952   M 1940

 


La balade de la baie d’Omoa à la baie de Hanavave par la route :

 

M 2020

 

Cette balade est décrite comme la plus belle des Marquises ! Personnellement, je trouve cela excessif car même si cette randonnée offre effectivement de très beaux points de vue ; les autres îles de l’archipel ont elle aussi pléthore de randonnées méconnues (du quidam) mais plus sauvages et fabuleuses. Hélas, ce potentiel touristique pédestre est peu exploité. Il y avait bien de sérieux guides de montagne à Nuku Hiva au sein de « Marquises Rando » mais en 2012 l’association avait fermé…

Bref, on a rallie Hanavave à Omoa par la piste en environ 4 heures. Il y a 650 mètres de dénivelé et 17 km à parcourir.

 

M 1962   M 1997

La route part du quai à Omoa et les 45 premières minutes de la montée en corniche sont très raides. Puis l’ascension vers le col séparant les deux vallées sera plus douce. Au col, des tables et des bancs ont été aménagés pour les touristes. A ce niveau, un sentier descend à l’Est vers la vallée d’Ouia.

Deux cent mètres plus loin, un drôle de rocher avec un pétroglyphe de poisson se dresse là.

En descendant, ne pas être tenté de prendre le raccourci en terre ocre qui part sur la droite (trop casse-gueule).

La descente sur la baie de Hanavave est très abrupte, la pente est franchement raide et non ombragée mais les magnifiques points de vue sur la baie des Vierges compensent la souffrance.

 

M 2017     M 2019

 

M 2032   M 2040   M 2053

 

Nos différents copains nous avaient tellement parlé de Fatu Hiva et de sa baie des Vierges que nous étions impatients de la découvrir à notre tour. Nous avons été charmés et enchantés par son indéniable beauté et authenticité ; nous avons apprécié le contact avec la population mais cette île n’est pas notre coup de cœur aux Marquises.

 

M 2033

 

Le trésor est à venir et il se cache en l’île de Ua Huka, notre prochaine escale. Pour nous, et je n’ai pas peur de l’écrire, c’est la plus belle île des Marquises ; pourtant, incompréhensiblement, elle est peu fréquentée par les touristes et les voiliers.

 

M 1770    M 1887   M 1956

 

M 1889   M 1893

 

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 11:10

M 1000 Tahuata

 

L’île de Tahuata est située au Sud de Hiva Oa dont elle est séparée par le canal du Bordelais. Elle contraste avec les autres îles de l’archipel en raison de ses magnifiques plages de sable blanc, ce qui est assez inhabituel aux Marquises. En bref, Tahuata, « l’aurore », offre les beaux mouillages qui manquent à Hiva Oa. Par ailleurs, nous y avons fait de belles rencontres qui n’ont fait qu’augmenter le plaisir que nous avons éprouvé lors de notre séjour sur l’île.

 

 

Vaitahu :

 

M 1393 

M 1436La baie de Vaitahu, ouverte à l’ouest, offre un bon mouillage en face du village principal qui comprend une très belle église, une petite épicerie assez bien achalandée (« Chez José »), un dispensaire mais pas de distributeur automatique pour carte bancaire.

En montant à la croix blanche au Nord de la baie, l’on jouit d’une magnifique vue sur l’ensemble de la baie. Il faut compter 25 minutes de grimpette sur la route pour y accéder.

Lors du passage du navire Aranui (toutes les 3 semaines), les artisans de l’île se retrouvent sous le fare artisanal pour présenter et vendre leurs œuvres d’art. Les sculpteurs de Tahuata sont d’excellents graveurs sur os, les meilleurs des Marquises incontestablement. Il est curieux de constater que chaque île a sa spécificité en matière d’artisanat : l’os à Tahuata, le bois à Ua Huka, les tapas et les cocos gravés à Fatu Hiva, la pierre à Ua Pou…  L’artisanat marquisien est d’une qualité exceptionnelle et même s’il est relativement onéreux, ce serait dommage de ne pas craquer pour un petit bijou ou un tiki.

 

M 1364    M 1365

 

M 1403    M 1383

 

Depuis Vaitahu, il est possible de rallier la baie de Hapatoni par la piste pour 4x4. Il n’y a que 5 km et 400 mètres de dénivelé positif mais l’on marche en plein soleil. Il faut 1H30 pour y arriver en marchant d’un bon pas. Le chemin est parsemé d’arbres fruitiers, de marae abandonnés enfouis dans la forêt et de beaux points de vue sur la côte. Il n’y a pas beaucoup de véhicules qui passent et la balade est accompagnée par le chant des oiseaux.

 

 

Hapatoni :

 

M 1562

 

M 1495La baie de Hapatoni est située à 2 miles au Sud de Vaitahu. Le mouillage à proximité du quai n’est pas très bon car rouleur et parsemé de patates de corail dans le fond.

Le village est coquet, une ancienne voie royale construit sur une digue longe le front de mer.

Une courte balade menant à une croix blanche à la pointe Matautu offre un beau point de vue sur la baie.

Au village, je fais la rencontre de Tehina qui est l’institutrice. Elle a en charge 13 enfants, de la maternelle au CE1. Elle est hyper dynamique et fait énormément de choses pour l’école et ses élèves. En discutant avec les habitants, j’ai pu constater combien elle était appréciée des parents car elle se démène sur tous les fronts : pédagogiques, loisirs… Mais l’école manque cruellement de moyens alors si vous passez par-là, n’hésitez pas à léguer quelques livres pour enfants, puzzles ou autres feutres si vous en avez de trop.

 

M 1576    M 1516

 

M 1523    M 1531

 

En lui expliquant que j’ai une petite fille de 5 ans, elle me propose de participer à une randonnée qu’elle organise quelques jours plus tard à l’occasion de la journée « Marche pour ta santé ». Ses élèves, elle-même et quelques parents seront déposés en speed boat à Vaitahu et ils feront le retour à pied vers Hapatoni. Maya est emballée par l’idée. Florent et Matéo nous rejoindrons en voilier.

 

M 1544    M 1552

 

Je suis effarée par la simplicité des choses ; ici, pas de multiples complications administratives : assurances, autorisations en tous genres afin de se prémunir contre tout risque, de se décharger de toute responsabilité ! Les choses sont simples et j’apprécie. Nous allons marcher avec eux et cela ne gêne personne, au contraire. En occident, les gens ont l’air d’avoir peur de tout et c’est triste.

 

M 1645Si le mouillage de Hapatoni est trop inconfortable, l’on peut mouiller un peu plus au Nord dans la baie de Hanatefau surnommée la baie aux dauphins en raison de leur présence régulière. Ils sont juste là, au mouillage, le matin, l’après-midi ou le soir, à batifoler à proximité du voilier. Hélas, ils se sauvent dès que nous essayons de les approcher de trop près.

Nous recevons la visite de Jimmy et de Tahia venus « faire le coprah » sur le terrain d’en face. Ils nous invitent à partager un délicieux ragout de poulet au taro. Maya est ravie de jouer avec leurs deux adorables enfants : Clara et Vautete ; nous passons un très agréable après-midi en leur compagnie.  

 

 

 

 

 

 

M 1658   M 1592

 

Depuis le village de Hapatoni, une autre belle balade consiste à monter au col qui surplombe la vallée de Hana Teio. L’on emprunte la piste (en très mauvais état) qui va vers Hana Tetena (village du bout du monde de la côte Est). Les points de vue sont splendides et méritent de gravir les 450 mètres de dénivelé.

 

M 1649   M 1621

 

M 1623   M 1635

 

M 1643En montant sur un monticule rocheux afin de prendre LA photo de Ninamu au mouillage, je me fais attaquer par des satanées guêpes, 6 ou 7 piqûres me brulent le genou. Leurs nids sont dans les hautes herbes et je ne sais pas par où redescendre pour leur échapper. Je dois au final désescalader une paroi friable en terre, pas très haute, mais j’ai la trouille et mal. Boniface à qui je raconte ma mésaventure me regarde droit dans les yeux et me demande ce que j’aurai fait si des géants venaient piétiner mes bébés… Je ne peux qu’accepter la douleur lancinante sans pester.

     

 

 

 

 

 

Hanamoenoa :

 

M 1004

 

La baie de Hanamoenoa, située à 5 miles au Nord de Vaitahu, est belle et sauvage. Elle est bordée d’une plage de sable blanc et de cocotiers que dominent des collines verdoyantes. Le lieu est de toute beauté, paisible à souhait. L’endroit est presque désert et accessible uniquement par la mer.

En débarquant sur la plage, nous faisons la connaissance de Mokio, 76 ans, qui a décidé de s’y installer. Il y a construit une cabane, sans eau courante, ni électricité ; il débroussaille aux alentours, il pêche, écoute sa radio et le temps s’écoule. Il semble serein et heureux.

Il s’avère être de la famille de Tahia et de Jimmy et nous décidons d’un commun accord d’organiser un barbecue sur la plage le dimanche suivant. Les enfants sont ravis et n’arrêtent pas de jouer, de courir, de pêcher et d’attraper son premier coup de soleil (pour Maya). Nous sommes chanceux, ce jour-là, le vent souffle dans le bon sens et les nonos ne nous importunent pas.

Nous nous régalons de brochettes de bœuf, de gratin, de tortilla, de chèvre au lait de coco et à la papaye… C’est délicieux !

 

M 1667   M 1681 

 

        M 1674   M 1678

 

Des amis de Tahia, Ronald et Rosalina, se joignent à nous. Ronald est un peu timide mais je sympathise bien avec sa femme qui me confie être enceinte de 3 mois. Elle est d’autant plus heureuse que sa dernière fille a déjà 10 ans.

Lorsque je suis allée voir Rosalina à la maternité lors de son accouchement, j’ai été un peu surprise par le prénom qu’elle avait donné à son enfant : Francis. Personnellement, je n’ai rien contre ce prénom mais rares sont les marquisiens qui le portent. Elle a fini par m’expliquer que c’était elle la maman du fait divers qui avait défrayé la chronique quelques semaines plus tôt.

Alors qu’elle était assise dans le 4x4 de son oncle garé sur le quai du port de commerce de Papeete, le frein à main a lâché et le véhicule a été précipité dans l’eau. Impossible de s’extraire de la voiture qui a coulé à 10 mètres de profondeur : panique, effroi, gros ventre et embonpoint… Heureusement, un témoin de la scène n’a pas hésité à plonger afin de la secourir ; elle-même ne sait pas comment il a fait pour parvenir à la sortir de là ! Le héros (car s’en est un) s’appelle Francis. Moi aussi, j’aurai appelé mon fils Francis sans hésiter. Lorsqu’elle me raconte son histoire, j’ai la chair de poule, la vie tient à bien peu de choses et le courage, c’est BEAU.

 

M 1327     M 1482

 

Si vous passez par Tahuata, ne manquez pas de mouiller à Hanamoenoa et d’aller voir Mokio, il sera ravi de votre visite et aura plein d’histoires intéressantes à vous raconter. Ne faites pas comme ce catamaran mouillé durant une semaine en face de sa cabane et dont l’équipage n’est jamais allé à terre !

Ne vous inquiétez pas, Mokio ne vous demandera rien mais si vous avez quelques litres d’eau pour le dépanner, ce sera d’une grande utilité pour lui.

 

Il est temps pour nous de mettre le cap vers la mythique Fatu Hiva, la plus isolée des îles Marquises, nous longeons la belle côte de Tahuata et mettons le cap vers le Sud.

 

M 1699     M 1728

 

      M 1731   M 1737  

 

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 15:50

M 1035  

C’est en compagnie des parents de Florent que nous effectuons les 90 miles séparant Nuku Hiva de Hiva Oa. Bernadette et Philippe s’avèrent être des équipiers précieux car ils assurent vaillamment leurs quarts malgré la fatigue ou le mal de mer. Après une nuit de navigation, nous arrivons dans le petit port de Tahauku dans la baie des traîtres à Hiva Oa. Le mouillage est assez exigu et il faut faire attention à ne pas trop s’enfoncer dans la baie car non seulement, il y a peu de fond mais un grillage a fait prisonnier plus d’une ancre.

 

M 1010 Hiva Oa   M 1032

 

M 1233   M 1261

 

M 1011   M 1230

 

Le débarquement en annexe s’avère également difficile car il n’y a pas de ponton où la laisser, il faut donc la hisser sur la rampe de mise à l’eau des pirogues (vive les roulettes !).

Il faut également faire attention à laisser une zone d’évitement assez large pour le navire Aranui afin qu’il puisse faire son demi-tour dans le port. Un signalement jaune indique la ligne à ne pas dépasser pour mouiller.

Le port de Tahauku est situé à 1,5 km du centre-ville d’Atuona ; l’on s’y rend en stop (qui marche assez bien), à pied (20 minutes) ou en taxi ( 300 cfp/trajet). A savoir que le parcours n’est pas totalement plat, ce qui fait qu’en revenant chargés des courses et, à pied, le voilier nous semble bien loin…

 

 M 1238   M 2204

 

 

Atuona pratique :

 

M 1234

NH 962Il existe plusieurs épiceries à Atuona dont un petit supermarché bien achalandé : le magasin Naiki.

Il est possible d’acheter des fruits et légumes à une maraichère qui stationne sa camionnette devant la police municipale, du lundi au vendredi de 9 à 12H. Cependant, son caractère infecte nous a rapidement agacé et nous nous sommes approvisionnés chez une autre marchande de légumes qui vend également ses produits dans une camionnette mais uniquement le vendredi matin. Elle se poste devant le centre administratif de Atuona.

Pour la lessive, l’on peut s’adresser à Marie-Jo, elle viendra chercher votre sac de linge au quai. Cela coute 1500 cfp/5 kilos. Il faut l’appeler au : 200 732. Marie Jo peut également se charger de vos déplacements via sa société Hanamenu Transport. L’on peut également s’adresser à Sandra pour la lessive (tel : 232 247) mai c’est un peu plus cher (400 cfp/kilo).

Nous avons loué un petit 4x4 chez Atuona Rent a Car qui se trouve à quelques centaines de mètres du quai. C’était bien pratique et c’est ce que nous avons trouvé de moins cher : 16 500 cfp pour un 4x4 et 13 000 pour un VL. Tel : 92 76 07.

 

 M 1176

 

Hiva Oa n’est pas une île qui offre beaucoup de mouillages abrités, ceux de la côte Nord sont très exposés, au vent et à la houle ; ce qui est dommage car cette côte est magnifique.

 

M 2143

 

Il faut se résoudre à louer un véhicule si l’on veut découvrir les trésors archéologiques que recèlent Hiva Oa, dont l’exceptionnel site de Puamau.

Quelques sites sont accessibles à pied pour peu que l’on veuille faire l’effort : les pétroglyphes de Tehueto et Taaoa.

Lors de notre séjour à Atuona, nous avons eu la chance d’assister à une journée du patrimoine  culturel marquisien. Différents ateliers étaient proposés : musique, danse, sport traditionnel, tatouage, four marquisien, confection de kumuhei ( ces jolis bouquets garnis que les marquisiennes se mettent dans les cheveux pour attirer le mââââle). Maya en a confectionné un pour sa môman. L’on a passé une bonne journée et l’on s’est régalé !

 

M 2205   M 2208

 

M 2210   M 2213

 

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Les pétroglyphes de Tehueto :


M 1191

M 1198L’on peut aisément s’y rendre à pied depuis le quai. En compagnie de Maya (5 ans) nous avons mis 2H aller-retour.

Marcher sur la route du quai jusqu’à l’intersection. Prendre à droite, très vite l’on aperçoit sur la gauche un panneau « Site historique de Tehueto » où débute une route, s’y engager. A la 1ère bifurcation, prendre sur la droite une sorte de piste pour 4x4 qui longe la rive droite de la rivière. A la 2ème bifurcation, il faut prendre le chemin de gauche en direction du captage d’eau. Le sentier de droite mène à une cascade mais qui est située assez loin.

Au captage, traverser la rivière à gué en allant sur la gauche. L’on se retrouve devant le portail d’une propriété privée, ce n’est pas là qu’il faut aller mais prendre le petit sentier qui part sur la gauche et qui s’engouffre dans la forêt. Belle balade, il faut suivre les kerns ainsi que les rubalises. L’on arrive alors dans une petite clairière où se dresse un énorme bloc basaltique gravé de représentations anthropomorphes, horizontales, les bras en l’air, qui font frissonner. C’est mystérieux et la balade pour y accéder ne fait qu’accentuer cette impression de magie… On se demande comment ce rocher se trouve là et à quoi il pouvait bien servir. Cela vaut vraiment le détour.

 

 

M 1194   M 1204

 

M 1206   M 1225

 

 

Le site archéologique de Taaoa : le tohua Upeke


M 1266

M 1315Le village de Taaoa est situé à 7 km au Sud-Ouest d’Atuona. La route pour s’y rendre est bitumée mais la faire à pied vaut le détour car elle dégage de beaux points de vue sur la baie.

Les opérateurs touristiques vont demanderont entre 8000 et 10 000 cfp pour vous y emmener, c’est sûr que ce n’est pas donné, d’autant plus que le site n’est pas excentré, mais vous bénéficierez d’explications historiques passionnantes qui vous éclaireront sur ces « amas de pierres » et de tiki !

 

M 1268   M 1279

 

     M 1281   M 1298

 

 

Le Tiki souriant :


M 2179Malgré Maya qui rouspète : « bon, y’en en marre de tous ces tikis ! » ou « encore des pierres ! » ; nous partons à la recherche de ce fameux tiki qui sourit, ce qui n’est pas fréquent dans leur représentation habituelle. L’on peut parfaitement le trouver seul. Il faut prendre la route qui mène à l’aéroport et un peu avant d’y arriver (je sais, ce n’est pas précis comme explication à l’aire du GPS…) ; l’on voit sur le bord droit de la route un grand manguier avec une petite pancarte blanche « Tiki souriant ». Ça a l’air foireux comme indication et pourtant nous l’avons trouvé comme ça… Il faut garer sa voiture à proximité du manguier et redescendre un peu sur la route jusqu’à un sentier qui descend sur la gauche. Il faut 10 minutes de marche maximum pour arriver au tiki. Deux flèches blanches indiquent à un moment la direction à prendre, on descend puis on prend à gauche, encore à gauche et on le découvre !

Nous ne savons pas quoi en penser… Il est assez curieux et plaisant à regarder mais l’on ne peut s’empêcher de se demander si ce n’est pas un petit farceur de sculpteur qui l’a planté là !

 

 

 

M 2174    M 2181

 

 

Puamau et le marae de Iipona :

 

M 1099

M 1047Le village de Puamau situé au Nord Est de Hiva Oa abrite l’un des plus beau site archéologique des Marquises : le marae Iipona (restauré en 1991).

La route depuis Atuona pour s’y rendre offre de spectaculaires points de vue sur les versants Sud puis Nord de l’île. Il faut compter deux bonnes heures de voiture. L’on peut déjeuner à Puamau, notamment chez Marie-Antoinette (2200 cfp/personne pour un repas bon et complet mais pas très copieux).

L’accès au site de Iipona est payant : 300 cfp/personne payables au snack à l’entrée du village.

Selon les archéologues ; le marae Iipona serait un sanctuaire religieux datant du 18ème siècle. Sur la première plateforme se tient un curieux tiki allongé qui symboliserait une femme qui accouche. La deuxième plateforme est dominé par le tiki Takaii (nom d’un chef guerrier très robuste), du haut de ses 2,67 m c’est le plus grand de Polynésie Française.

 


M 1037    M 1063

 

M 1075    M 1101

 

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M 1078

 

Le village de Hanapaaoa  et le tiki Moe One :

 

M 2146

M 2151Une piste en terre permet d’accéder au village de Hanapaaoa au Nord. Outre la beauté sauvage des lieux, un tiki particulier, couronné de fleurs sculptées, est dressé au sommet d’une colline située à l’ouest du village (et non au Sud comme indiqué sur la carte de Hiva Oa). A noter que la piste s’arrête à Hanapaaoa et qu’il n’est pas possible de rejoindre en véhicule Hanaiapa par la côte.

Il est très difficile de trouver le tiki Moe One seul car la carte est fausse et les habitants susceptibles de vous orienter peu nombreux. Après avoir tourné un moment en rond et frappé à quelques portes sans comprendre par où il fallait passer ; nous avons été rejoints par Charles, un jeune copraculteur, qui arrête son travail afin de nous guider à travers les broussailles sur la colline où se trouve le tiki.

Le chemin est abrupte et pas du tout entretenu, cela est bien dommage. Sur le pae pae se dresse un beau banian au pied duquel se trouve quelques ossements humains. Le tiki est très bien conservé, probablement du fait du peu de fréquentation du site.

Charles est très sympathique. Nous discutons, lui aussi déplore que le site ne soit pas mis en valeur, il suffirait de pas grand-chose pour le rendre accessible et cela amènerait quelques touristes…

 

M 2152    M 2149

 

M 2158    M 2154    M 2159

 

 

Baie de Hanamenu :

 

M 2253

M 2290Située au Nord-Ouest de Hiva Oa, exposée au vent et à la houle du Nord, voire d’Est, elle n’est pas bien protégée. Nous y avons passé une nuit agitée, sans pouvoir fermer l’œil tellement cela bougeait ! Les rouleaux déferlent sur la plage et il n’est pas aisé de débarquer en annexe. Logiquement, vous vous dites : mais qu’est-ce qu’ils vont faire là-bas ces masos ? Bonne question. Initialement attirés par le caractère sauvage des lieux (cette baie très isolée n’est accessible que par des pistes cavalières ou à pied) ; nous allons y faire de belles et intéressantes rencontres et surtout assister à un « spectacle » de chasse inédit et aux premières loges !

Quelques heures après avoir jeté notre ancre, nous sommes intrigués par des cris et des coups de feu qui me foutent bien la trouille. Nous sortons sur le pont et assistons, médusés, à une chasse à la chèvre sur la paroi rocheuse située en face du mouillage. Ils sont trois chasseurs marquisiens, ils font preuve d’une agilité remarquable en courant comme des cabris, justement, sur cette paroi verticale. L’un d’entre eux est chargé de rabattre le troupeau de chèvres vers deux tireurs à la carabine embusqués à des dénivelés différents. C’est le carnage, ils tuent une dizaine de chèvres. Puis ils chargent les bêtes sur leurs dos et sautent de pierre en pierre jusqu’au hameau. Ma sensiblerie et la crainte de recevoir une balle perdue me font rentrer dans le bateau mais je dois avouer que je suis pleine d’admiration vis-à-vis de la dextérité et de l’agilité de ces chasseurs.

 

M 2288    M 2291

 

      M 2292    M 2294

 

Le lendemain, nous faisons la rencontre d’Ozen, l’un des propriétaires de la vallée, et de son fils Léo qui nous explique que, frustré d’être revenu bredouille de la pêche, il décida de partir à la chasse avec ses cousins. Nous assistons au dépeçage et à la préparation des carcasses, épatés par leur savoir-faire. Les marquisiens sont d’excellents chasseurs, à pied ou à cheval, avec ou sans chien, ils reviennent rarement sans une chèvre ou un cochon.

La vallée de Hanamenu a connu une occupation ancienne, il existe ici de nombreux vestiges archéologiques ainsi qu’une ancienne voie royale avec ce qui semble être un bain alimenté par une rivière d’eau douce. Le site est magnifique, bien aménagé, il compte quelques maisons. Nous aurions aimé poursuivre notre balade jusqu’au fond du canyon mais du fait de la houle, Ninamu fait des bonds sur son ancre et il n’est pas prudent de le laisser trop longtemps seul.

 

M 2278    M 2279

 

Ces conditions de mouillage difficiles nous font quitter la baie à regrets et nous mettons le cap vers l’île de Tahuata située juste en face.

 

M 1065    M 2168

 

M 1128    M 1132

 

M 2221   M 2218   NH 980c

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4 novembre 2013 1 04 /11 /novembre /2013 21:25

NH 930 Paysage Marquisiens 

Nuku Hiva est la plus grande île des Marquises, son village principal Taiohae est le chef-lieu administratif et économique de l’archipel.

En 2010, nous y avions vécu une année, à terre, lors de la transition entre nos deux bateaux. J’effectuais alors un remplacement à l’hôpital mais le fait d’être d’astreinte en permanence nous avait empêché de profiter de l’île et de toutes ses richesses.  Nous avions quitté l’île frustrés mais avec la ferme intention d’y revenir en voilier. C’est donc avec bonheur que nous sommes de retour pour enfin découvrir les paysages majestueux de cette île.

 

NH 429  NH 430

 

NH 708  NH 913

 

NH 720Lors de cette escale, nous aurons la chance de recevoir la visite de Bernadette et Philippe, les parents de Florent, qui auront fait l’effort de faire le long voyage depuis Toulouse pour venir nous voir et naviguer en notre compagnie. Nous sommes aussi ravis de retrouver des copains quittés il y a pratiquement deux ans et que nous retrouvons avec plaisir.

Le paisible et bucolique village de Taiohae est dominé par le mont Muake qui culmine à 864 mètres.

Le mouillage dans la baie est rouleur lorsque la houle vient du Sud mais la beauté du site compense largement ce désagrément. L’on peut débarquer au niveau du quai public mais de récurrents conflits opposent régulièrement plaisanciers et certains pêcheurs au sujet des annexes qui semblent les « gêner ». Lors de notre séjour, nous avons été témoins de plusieurs cas d’incivilités comme par exemple des annexes décrochées et qui dérivent vers le large…

Néanmoins l’escale à Taiohae est agréable et l’on peut y faire un bon approvisionnement.

 

 

 

NH 408

 

 

NUKU HIVA « pratique » :

 

NH 419

 

NH 710

Il existe plusieurs épiceries bien approvisionnées, surtout dans les premiers jours qui suivent le passage du navire l’Aranui toutes les 3 semaines ( magasins Larson, Kamake ou encore Chez Céline, cette dernière pouvant assurer le transport du quai à son magasin qui est assez excentré).

Un marché aux fruits et légumes se tient les mercredi et samedi matin à proximité du quai. Il est bien achalandé mais il faut se lever tôt pour avoir des légumes ! (avant 7H le mercredi et je dirai 5H30 le samedi).

L’on peut se procurer du poisson (thon, mahi mahi, espadon…) lors du retour des pêcheurs au quai, du lundi au samedi vers 14/15H.

Pour acheter de la viande de cochon (frais ou congelé), l’on peut contacter Aline au CETAD.

Mention spéciale à la roulotte « Hollywood » d’Alain et Mina qui se poste du lundi au vendredi en face du marché NH 442artisanal, de 10H30 à 12H. Ils vendent de supers bons petits plats à emporter ainsi que du très bon pain fait maison.

N’hésitez pas à manger chez Henry, un des snacks situé à l’extrémité du quai, c’est bon, peu cher et le patron pourra vous renseigner sur une multitude de choses concernant votre séjour à Nuku Hiva.

Si vous êtes gourmands ou que vous avez une occasion spéciale à fêter, sachez que vous aurez la possibilité de vous offrir les talents d’une pâtissière hors pair, formée chez Lenôtre et qui fabrique (sur commande) de succulents gâteaux ou autres macarons (Ladurée peut aller se rhabiller !!!).

 

LD 897A LD 899 LD 899A LD 899B LesDélicesDeJosiane

 

Enfin il est à noter que Nuku Hiva est doté d’un petit hôpital assez moderne où officient médecins urgentistes ainsi qu’un chirurgien et un anesthésiste 24H/24H.

Evitez de vous baigner dans la baie de Taiohae, requins bouledogues et tigres y sont fréquemment observés (y compris par nous !).

 

Balade à Taiohae :

 

NH 728  NH 772

 

En quittant le quai, bifurquez vers la droite puis prendre la route qui descend vers les terrains de tennis, elle mène à une jolie plage de sable noir mais dommage que les nonos (ces minuscules mouches microscopiques) soient avides de notre sang !

Si l’on ne descend pas mais l’on continue la route, l’on dépasse la poste, puis l’hôpital, passons un petit pont, montons sur la gauche puis  à droite. A un moment, une route redescend vers le grand quai où se trouve la station à essence ; prendre plutôt le chemin qui se poursuit à gauche, il aboutit à un sentier qui monte au point de vue de la Sentinelle Est où la vue est époustouflante.

 

NH 488  NH 489

 

La balade le long du front de mer de Taiohae est aussi très agréable car parsemée de sculptures et de tiki.

Un site à ne pas manquer est le tohua Koueva situé à 1,5 km en amont du front de mer. Il s’agit d’un ancien site cérémoniel restauré d’où se dégage une ambiance magique.

 

NH 692  NH 693  NH 694

 

Enfin, une balade d’une heure environ permet d’accéder à la baie « Colette », située à l’ouest de Taiohae, par un chemin de terre. Une belle plage de sable noir, souvent déserte en semaine, s’offre à vous mais attention aux nonos et surtout aux requins. En 2011, une habitante de l’île s’est fait croquer la jambe et quelques doigts alors qu’elle nageait au bord de l’eau avec ses enfants… L’affaire n’a pas été ébruitée, probablement pour ne pas faire fuir les trop rares touristes encore motivés pour venir en Polynésie.

 

NH 779  NH 782


 

Vallée et cascade d’Hakaui :

 

NH 1080

 

La vallée d’Hakaui est située à 4 miles à l’ouest de la baie de Taiohae ; il n’est pas possible de mouiller directement devant. Le mouillage se situe dans la baie adjacente, Hakatea, devant une belle plage de sable blanc mais infestée de nonos. Il s’agit d’un des plus beaux sites des Marquises ; de hautes falaises d’origine volcanique enserrent la vallée.

 

NH 995  NH 1083

 

NH 1090  NH 1108  NH 1121

 

Le hameau d’Hakaui est très joli et très bien entretenu, quelques familles continuent d’y habiter malgré la difficulté d’accessibilité (uniquement par la mer, à pied ou à cheval). Les habitants sont très gentils et accueillants, presque tous proposent des repas typiquement marquisiens sur commande ou de vous emmener à la cascade de Vaipo, l’une des plus haute du monde (350 mètres). Nous avons fait la balade tout seul car le chemin est assez évident, il suit l’ancienne voie royale « pavée » sur une longue distance ; en chemin, l’on croise de nombreux vestiges archéologiques. Il nous a fallu 4 heures aller-retour en compagnie de Maya (4 ans) pour faire la balade. Au retour, nous avons déjeuner chez Monette d’un repas aussi copieux que délicieux (1500 cfp/personne).

 

NH 977  NH 985

 

NH 1112Pour vous y rendre, en débarquant au niveau de la plage d’Hakatea, prendre un sentier qui part sur la gauche en longeant le rivage et permet de rejoindre Hakaui en 15 minutes. Il faut traverser la rivière à gué pour rejoindre la rive gauche puis un chemin traverse tout droit le hameau jusqu’au passage une deuxième fois de la rivière. Il est pratiquement impossible de se perdre. La seule difficulté de la balade résidera dans le passage de la rivière, une troisième fois, où le niveau d’eau sera plus élevé.

Une fois arrivés à la vasque, il ne faut absolument pas sous-estimer le risque de chute de pierres. Maya insistait pour se baigner mais l’opacité et la fraicheur de l’eau ne nous tentait pas vraiment… Nous étions depuis 5 minutes en négociation avec notre NH 982princesse lorsque nous avons entendu un bruit sourd, levant les yeux au ciel, nous avons vu un énorme bloc se décrocher de la falaise, se casser en 3 morceaux et atterrir dans la vasque sous nos yeux médusés. Ni une, ni deux, nous avons détalé comme des lapins apeurés et même Maya ne souhaitait plus se baigner !

Donc prudence, la chute de pierres est bien réel.

 

NH 1165

 

Il est tout à fait possible de rejoindre la vallée d’Hakaui par la terre, soit à pied, soit à cheval. La randonnée (à pied) dans le sens Hakatea-Taiohae vous prendra entre 3H30 et 5H ; il y a environ 800 mètres de dénivelé positif. Je déconseille cette balade aux enfants en bas âge car le soleil tape dur sur certains tronçons.

 

NH 1106  NH 1135

 

NH 1139  NH 1157

 

NH 1154  Il faut impérativement partir avec quelqu’un qui connait le chemin car il est très facile de se perdre, il existe de nombreuses bifurcations et parfois le sentier est envahi par la végétation. Je me suis moi-même perdue et suis arrivée déshydratée à Taiohae alors que j’avais déjà fait cette randonnée deux ans auparavant… Il me faudra plusieurs litre d’eau, de coca et de bière avant de pouvoir uriner à nouveau !

Quoi qu’il en soit, selon moi, il s’agit d’une des plus belles randonnées des Marquises ; les points de vue sur les baies en contrebas sont spectaculaires et si vous êtes un tant soit peu sportif ou courageux, je ne peux que vous encourager à la faire.

 

 

 

 

 

 

Baie du Contrôleur, Mouillage de Taïpivaï :

 

TA

 

Après notre longue escale à Taiohae, qui a notamment permis à Maya d’aller à l’école pendant 3 mois, nous levons l’ancre pour faire le tour de Nuku Hiva en voilier. Notre première escale se fait dans la baie du contrôleur située à quelques miles à l’est de Taiohae. La baie est profonde et bien abritée ; le mouillage si paisible que l’on se croirait sur un lac.

 

taa  taipi

 

taipivai  NH 2971

 

Le village de Taïpivaï est coquet, les gens accueillants et gentils comme bien souvent aux Marquises. Hélas les nonos aussi aiment beaucoup les touristes et demeurer à proximité du sable s’avère être une véritable torture.

Il est possible de se ravitailler en eau douce car il existe une source dans ce village. Il y a également 3 épiceries assez bien achalandées. Mais pour débarquer au village en annexe, il faut se caler sur les horaires des marées afin de pouvoir remonter la rivière jusqu’à un petit quai. Ou sinon, il faudra hisser le dinghy sur la plage.

 

NH 3020

 

Il y a un très beau site archéologique (accessible à pied) à visiter :  le Tiki Paeke. Il est composé de deux meae bien entretenus et de nombreux tiki semblent protéger le site. Pour y accéder, il faut prendre la route principale qui remonte la vallée de Taïpivaï ; à un moment, un panneau indicateur situé à gauche indiquera le site : il faudra monter une colline sur la droite (environ 20 minutes de grimpette, 100 mètres de dénivelé) pour y arriver.

 

NH 3004  NH 3005

 

NH 3033  NH 3010

 

Nous avons également mouillé dans la anse de Hakapaa située à l’ouest de Taïpivaï. En débarquant à l’ouest du mouillage, l’on découvre émerveillés plein de vestiges archéologiques non restaurés : un village s’étendait apparremment à flanc de colline, l’endroit est magique et l’on se prend pour des indiana jones !

 

 

Baie d’Anaho et Hatiheu :

 

NH 3333

 

Une belle navigation le long de la côte Est de Nuku Hiva nous mènera vers la baie d’Anaho située au Nord. Mais le vent souffle de Nord-Nord Est et nous oblige à nous appuyer au moteur. Alors que nous longeons les belles falaises de la côte, le moteur cale et Ninamu se rapproche dangereusement du rivage… S’en suit une engueulade entre le capitaine et son équipière (désaccords sur la manœuvre à entreprendre : je veux à tout prix virer de bord pour m’éloigner mais Florent trouve que « je panique ») ; c’est à ce moment-là que les enfants décident d’être pénibles ; quelques décharges d’adrénaline plus tard, le moteur fonctionne à nouveau (résolution de la panne de gasoil) ; nous pouvons apprécier sereinement la beauté du paysage et la joie d’avoir pêché un thon jaune.

 

NH 2954  NH 3092

 

Le mouillage en baie d’Anaho est exceptionnel, mais le fond sablonneux est parsemé de patates de corail et nous devons mouiller 3 fois avant de trouver la meilleure accroche pour notre ancre. Nous sommes le seul bateau pour apprécier la beauté des lieux. La baie d’Anaho n’est accessible qu’à pied ou en bateau. Une belle balade d’environ 30 minutes permet d’accéder au col d’où la vue splendide, donne sur les 3 baies : Anaho, Haataivea et Haatuatua . Il faut 20 minutes pour redescendre de l’autre côté, vers le village de Hatiheu ; puis 20 autres minutes pour accéder par la route aux sites archéologiques de Hikokua et Kamuihei.

 

NH 3325  NH 3357

 

NH 3354  NH 3327

 

De la baie d’Anaho, une autre balade, qui longe dans un premier temps le front de mer, mène à la baie de Haatuatua à l’Est: des dunes de sable ocre se jettent dans les vagues et en font à mon sens la plus belle plage des Marquises ; dommage que l’endroit soit lui aussi infesté de nonos et de déchets en plastique rejetés par l’océan.

 

NH 3245  NH 3261

 

NH 3281  NH 3280

 

 

Hatiheu :

 

H 3394

H 413Le village de Hatiheu est accessible par la route depuis Taïpivaï par le col Teavaitapuhiva (443 mètres). La descente sur la piste vers Hatiheu est impressionnante et les paysages saisissants, cela vaut vraiment le coup de louer une voiture depuis Taiohae pour le faire ou bien, les sportifs (ne craignant pas le cagnard) pourront remonter à pied depuis la baie de Hatiheu pour admirer la vue…

Le tohua Hikokua allie sculptures anciennes et modernes. Il est constitué d’une vaste esplanade centrale où se déroulaient les festivités.

Situé plus haut et dans la forêt, le site archéologique de Kamuihei est magique, il s’en dégage une ambiance très particulière, l’on est fasciné par les grands banians solennels, les pétroglyphes, les bruits… L’on « sent » qu’il s’est passé quelque chose ici…

 

 

 

h 3100  H 3398

 

     H 3419  H 3437

 

NH 3083  H 3445

 

 

Baie Hakaehu :


NH 3489

 

Après quelques jours passés en baie d’Anaho, nous décidons de lever l’ancre et de naviguer le long de la très belle côte Nord de Nuku Hiva. Nous parcourons 10 miles jusqu’à la baie de Hakaehu où se trouve le hameau de Pua. Cette navigation nous permet de pêcher un beau thon et d’admirer les aiguilles montagneuses qui parsèment la côte, notamment celles d’Aakapa.

 

NH 3480  akapa

 

NH 1177  NH 1198 Motuhee

 

Nous débarquons sur une plage de sable noir et faisons la rencontre de Catherine, prof à Taiohae, venue passer la journée en famille chez des amis marquisiens à qui appartient la baie. En discutant avec elle, l’on réalise qu’il s’agit de la femme attaquée par un requin à la baie Colette l’année précédente ; elle nous montre ses blessures au niveau du mollet, de l’avant-bras et des doigts de sa main gauche et nous relate les circonstances de l’attaque. Elle était effectivement en train de se baigner au bord de l’eau en compagnie de ses deux enfants, lorsqu’elle a senti quelque chose lui frôler le mollet. Elle a alors mis sa main et s’est fait attaquer par deux requins.

 

NH 3493La vallée de Pua appartient à la famille de Gilles Pahuatini ; il possède plus de 1000 hectares plantés d’arbres nourriciers où divaguent bœufs, chèvres, chevaux et cochons sauvages. Le site contient de nombreux vestiges archéologiques dont des pae pae qui témoignent de l’occupation ancienne de la vallée.

Nous faisons la connaissance de Gilles et de sa famille par l’intermédiaire de Catherine ; ceux-ci nous invitent immédiatement à manger ; il est 15H et la table déborde de victuailles : cochon, riz, lentilles, chips de uru… Bien appétissant mais l’on sort de table… Ils insistent tellement que nous ne pouvons refuser leur hospitalité et nous finissons par nous attabler.

Plus tard, en nous promenant vers le fond de la vallée, nous sympathisons avec  Nuii, un jeune marquisien très sympathique qui revient de la chasse. Sa chienne est salement blessée, elle a littéralement été égorgée par un cochon sauvage mais les défenses de celui-ci n’ont atteint ni la trachée, ni les vaisseaux sanguins. Très impressionnée par l’ampleur des blessures, je lui promets de revenir le lendemain afin de la soigner.

Le lendemain, promesse tenue : je lui fais une anesthésie dans les règles de l’art avec pose de voie veineuse, anesthésie générale puis suture de la peau qui pendouille.

 

NH 3503  NH 3506

 

NH 3507  NH 3509

 

NH 3512  NH 3516

 

En rentrant au bateau, Gilles me raconte qu’eux aussi sont partis chasser la nuit et qu’ils ont attrapé un énorme cochon sauvage de 120 kilos. Mais le chien de Gilles a lui aussi été blessé à la cuisse par la bête acculée. Ni une, ni deux, on remonte le « bloc opératoire » sur la pelouse et je m’applique à suturer la cuisse de son chien. Au moins, suis-je sûre que lui ne portera pas plainte si la cicatrice n’est pas jolie…

Gilles et Nuii sont hyper reconnaissants et nous croulons sous les victuailles : uru, mangues, papayes, lait de coco frais, citrons et une énorme cuisse du cochon qui doit bien faire 8 kilos ! L’on doit se sauver pour échapper au régime de bananes ! Nos hôtes ne savent plus comment nous remercier, ils nous proposent même des balades à cheval ! Pour notre part, nous sommes terriblement gênés par tant de générosité car nous n’attendions rien en retour.

 

 

Baie de Haaopu :


NH 3533

La baie de Haaopu ou « baie du débarcadère » est située sur la côte Ouest de Nuku Hiva. Elle enserre une jolie plage de sable blanc où se trouve un petit débarcadère. Hélas, il n’est pas toujours facile d’y débarquer et le mouillage est rouleur. Fait exceptionnel : il n’y a pas de nonos sur la plage, ce qui rend le lieu idéal pour camper et pique-niquer à l’ombre des arbres.

Nous avons pêché un gros mahi mahi mais nos frigos sont plein de nourriture, alors nous appelons Gilles pour le lui donner ; il peut rejoindre la baie de Haaopu par la piste avant de rentrer à Taiohae.

Le mouillage étant inconfortable, nous décidons de nous rendre dans la baie de Tapuaeahu située 3 miles plus au Sud.

 

NH 1205  NH 3537

 

 

Baie de Tapuaeahu :

 

NH 3540 Le grand canyon

Cette baie surnommée aussi le « grand canyon » est délimitée par les plateaux de Vaiteneii au Nord et de Hanahue au Sud. Depuis la route qui mène à l’aéroport de Nuku Hiva, l’on peut avoir une vue plongeante sur le dessus du canyon et c’est à couper le souffle.

NH 3579Nous jetons l’ancre dans un fond sableux et la mer est calme. Je décide d’aller faire une balade vers le fond du canyon car des copines m’ont décrit le site comme étant de toute beauté. Cela s’avère complètement vrai  mais il n’y a pas de sentier, il faut marcher dans le lit de la rivière asséchée, sur de gros rochers et cela s’avère vraiment galère d’autant plus qu’il y a des bifurcations. La chaleur est écrasante et seuls les troupeaux de chèvres et les oiseaux me tiennent compagnie. Pendant 3H, je m’obstine mais je finis par rebrousser chemin sans être parvenue au sentier qui monte dans la paroi. Ceci dit, l’épisode le plus traumatisant de mon épopée est à venir ; mais je ne le sais pas encore.

Florent doit me récupérer sur la plage en annexe mais de gros rouleaux déferlent. Il vient me chercher en compagnie de Matéo mais a omis de lui mettre son gilet de sauvetage (ce qui m’arrive aussi régulièrement). Lors de la première tentative, l’annexe est chahutée par les rouleaux et me déstabilise, je me retrouve dans l’eau. Florent essaye de manœuvrer comme il peut pour ne pas se faire embarquer mais la deuxième tentative est NH 3541catastrophique : le dingy se verticalise, limite à se retourner, l’on perd plein de trucs mais miraculeusement pas notre fils qui est resté accroché aux poignets ( par instinct de survie ?). Il est trempé, choqué, a bu la tasse mais il tient bon. Quant à moi, les rouleaux m’ont rossée sur la plage mais je m’en fous, je hurle et je cherche mon fils paniquée. On s’engueule avec mon chéri, copieusement, comme il se doit ; il semble dans une autre dimension, s’inquiétant uniquement pour son p… de moteur hors-bord dont pour ma part, je n’ai absolument rien à foutre !

Bon, plus de peur que de mal, notre fils est sain et sauf. Je n’ose imaginer ce qui se serait passé s’il avait lâché prise et s’était retrouvé dans l’eau opaque et les rouleaux… Cela nous a servi de leçon et depuis nous avons été beaucoup plus prudent lors de nos trajets en annexe.

 

 

NH 3595  NH 3597

 

NH 3600  NH 3607

 

 

Baie de Uea ou baie Marquisienne :

 

NH 3637

 

NH 3640Cette baie est située à 3 miles, au Sud de la précédente. Elle est dominée par le cratère Keiaki que Florent a entrepris d’escalader !

Lorsque nous pénétrons dans l’anse, les dauphins nous accompagnent jusqu’à notre mouillage. L’instant est parfait mais notre guindeau électrique nous lâche à ce moment-là et gâche notre bonheur. Fatalistes, l’on se dit, que l’on est tellement heureux et chanceux, qu’il fallait bien qu’il nous arrive une tuile. L’on est loin de se douter que cette histoire de guindeau va nous empoisonner l’existence durant presque un an !

Nous passerons le réveillon seuls dans cette baie en espérant que l’année à venir soit aussi bonne que la précédente. Mais nous cogiterons sur l’effroi provoqué par le retournement de notre annexe avec notre enfant à l’intérieur ; cela nous fera une petite piqure de rappel sur la fragilité du bonheur et qu’il est donc essentiel de ne pas faire n’importe quoi même si « une vie sans risques est une vie qui se meure ».

 

NH 420

 

NH 989  NH 953

 

NH 955  NH 1118

 

 

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