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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 15:05

RA 685 

Nous quittons Les Roques au petit matin, sans regret. Cap à l’ouest vers l’archipel des Aves de Barlovento qui appartient aussi au Venezuela. Cependant nous sommes beaucoup plus zen car tous les témoignages récoltés affirment qu’il s’agit d’une sorte de zone franche où les contrôles sont inexistants. Ouf, on va pouvoir se détendre ! 

Nous avons 30 miles à parcourir, encore et toujours au portant. Hélas, nous ne pêchons rien à la traîne, ce qui va commencer à devenir problématique car nos provisions de nourriture s’amenuisent. Voilà près de 15 jours que nous avons quitté Grenada et nous n’avons plus de fruits, ni de légumes, ni d’œufs, ni de laitage et encore moins de viande ! La monotonie des repas à base de pâtes-riz-poissons du lagon commence à se faire sentir…

 

A notre arrivée aux Aves de Barlovento, une raie manta nous accueille en virevoltant à la proue de Ninamu ; instant magique.

 

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Au mouillage, nous ne trouvons que quelques barques de pêcheurs et un bateau à moteur. Nous jetons l’ancre dans une baie déserte et décidons d’aller visiter le « monument aux bateaux » dont nous avaient parlé nos copains d'"Imagine" rencontrés en Polynésie il y a quelques années.

 

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RA 410

Il s’agit d’un endroit situé derrière la mangrove où les voiliers laissent une trace de leur passage : sculptures, pancartes, gravures concoctés à base de matériaux locaux (coquillages, corail, bois flotté…).

Souvent, il y a une date et mince alors, nous venons de « rater » un voilier avec enfants à bord ! Nous ramassons bois et galets afin de fabriquer notre œuvre le soir même. RA 404

 

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  En émergeant de la mangrove, nous sommes surpris de voir une barque avec deux hommes à bord qui semblent nous attendre. L’on se dirige vers eux et une fois les présentations faites, il s’avère qu’il s’agit de la Guarda Costa qui nous « cueille » dès notre arrivée ! Nous sommes stupéfaits et dépités. Le jeune garde est très cordial mais il nous explique que nous ne pourrons rester plus de 24 RA 414heures en transit. Nous voilà, bien embêtés et bien déçus. L’on essaye de lui expliquer que nous nous sommes déjà fait « checké » par les militaires des Roques, lui proposons de voir nos passeports et les papiers du bateau mais rien n’y fait. L’on doit faire notre « entrée » aux Aves de Sotavento avant de venir à Barlovento nous explique-t’il. Le problème est que l’on n’a absolument pas envie de se taper 20 miles aller-retour avec le vent et la houle dans le nez juste pour aller rendre visite à la Guarda Costa ! Et puis, l’on est à juste titre un peu remontés contre eux alors qu’ils ne nous embêtent pas ! 

L’on parlemente tellement, en brandissant nos enfants tels des mendiants pour obtenir l’aumône, que le militaire finit par nous dire qu’il va contacter Sotavento par radio pour demander si l’on peut rester 4 jours comme on le souhaiterait.

L’on attend alors son retour avec anxiété mais il ne revient jamais ! L’on en conclue qu’on a le droit de rester et l’on reste.

 

RA 606Ce qui nous agace, c’est que l’on ne fait absolument rien de mal : on regarde les oiseaux, on nage, on ne pollue pas et l’on pêche juste quelques poissons perroquet pour s’alimenter mais rien de plus  (sachez que la pêche n’est pas interdite).

Par ailleurs, il n’y a rien sur les Aves de Barlovento hormis des oiseaux  alors on ne comprend pas pourquoi ils nous harcèlent (les douaniers pas les oiseaux) !

 

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On se dit que les zones de liberté sur la mer sont de plus en RA 550plus restreintes, hélas…

 

Les Aves de Barlovento sont un véritable labyrinthe de récifs, de bancs de sable et de patates de corail mais avec une bonne visibilité, il est facile de s’y frayer un chemin. Nous passons nos journées à regarder les multitudes d’oiseaux : pélicans, frégates, fous à pattes rouges.

 

Florent pêche quelques poissons afin de nourrir sa familRA 767le.

L’on organise des séances nettoyage de plage avec feu de joie à la clé (et oui, c’est bien beau de ramasser les déchets mais le camion benne ne RA 656viendra pas les chercher alors la seule solution est de les brûler). Nous sommes très étonnés par l’amoncellement de bouteilles en plastique que la mer rejette sur ses rivages (environ 90% des ordures récoltées). Les savates, les bidons d’huile de moteur (jetés par les pêcheurs ?) ainsi que les emballages cosmétiques ont aussi la part belle.

 

Le temps s’écoule paisiblement mais nous manquons de vivres et il faut penser à aller se présenter aux autorités des Aves de Sotavento comme nous l’avons promis à notre jeune garde côte.

 

 

Vent arrière, il n’y a que 10 miles à parcourir, mais l’allure n’est toujours pas confortable. L’on maudit les hameçons de notre leurre car nous perdons deux petits barracudas coup sur coup alors que l’on essaye de les remonter à bord.

 

RA 790 Sotavento

 

RA 411L’on jette l’ancre dans la baie juste en face de la station de la Guarda Costa. Mouillage inconfortable, peu profond et avec une grosse houle, on est vraiment là parce qu’ils nous ont demandé de le faire ! Mais quelle galère ! A peine arrivés, voilà les gardes côtes qui nous abordent en nous disant que le mouillage est interdit car c’est une zone militaire ! Quoi ? Cet îlot avec ce bout de plage et ses 3 maisonnettes ? Ils nous précisent que l’on peut toutefois mouiller dans la mangrove ou dans les petits îlots du Nord de l’archipel. Ils tournent autour de Ninamu avec leur barque jusqu’à ce que l’on remonte l’ancre ! Quel cinéma ridicule ! Mais qu’est ce qu’on en a faire de leur cahute sur la plage ?! Ou bien avons-nous l’air de méchants terroristes entre Mateo qui tète et Maya qui saute sur le pont en chantant ? Et nos passeports, ils ne veulent plus les voir ?

Bon, on dégage, direction Isla Palmeras. On mouille entre les deux petites îles, la houle nous houspille, une patate de corail fait la bise à la quille de Ninamu, le temps se couvre… cette escale commence fortement à nous déplaire !

 

C’est fou comme notre état d’esprit peut dépeindre sur notre perception des choses car ce mouillage ne nous séduit pas du tout alors que d’autres équipages l’avaient trouvé fantastique…

 

 

 

Allez basta ! Nous décidons de mettre les voiles dès le lendemain à l’aube, afin de parcourir les 45 miles nous séparant de l’île de Bonaire.

 

RA 617

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 01:25

RA 337

 

Dix jours passés dans un cadre exceptionnel ; à découvrir des mouillages sauvages et paradisiaques (qui n’ont rien à envier aux Tonga Vava’u ni même aux Tuamotu (mais sans les cocotiers)) et pourtant le dernier jour nous laissera un goût amer et nous partirons déçus de ce petit paradis.

 

RA 172

 

Nous quittons Grenada malgré les supplications de Maya qui a trouvé son bonheur à la marina de Port Louis qui regorge de bateaux avec enfants. Comme à l’arrivée, les formalités douanières sont extrêmement courtoises, et le douanier me demande pourquoi nous partons déjà (on y a quant même passé un mois !) et quand reviendrons-nous. Séquence fou rire lorsque nous quittons le ponton de la marina : je suis chargée de décrocher la dernière amarre puis de sauter sur le bateau. Il ne vient pas à l’esprit de notre voisin d’en face (un français qui se trouve dans le cockpit de son catamaran) de nous donner un coup de main en nous larguant l’amarre. C’est vrai que deux adultes avec un bébé et une petite fille, ça n’a pas besoin d’aide pour sortir de sa place de port… Je décroche donc le bout toute seule, hein, mais Ninamu s’écarte trop vite du ponton et je n’ai pas le temps de sauter à bord. Florent me crie de le rejoindre au bout du quai afin de me récupérer. Evidemment les pare battages sont du mauvais côté et il ne peut s’amarrer. Il m’intime de sauter à bord mais je vois bien moi que le voilier est trop loin (au moins 2 mètres). Bon, je n’ai pas le choix, je m’exécute tout en sachant ce qui m’attend. Plaf, je me vautre dans l’eau. Alors que je suis morte de rire, j’entends les hurlements terrorisés de Maya : « Maman est tombée dans l’eau ! Maman est tombée dans l’eau ! Maman a disparu ! ». Faut dire qu’on la bassine tellement depuis qu’elle est petite avec nos explications de noyade, que pour elle, tomber dans l’eau = mort.

Je la rassure comme je peux mais je vois mon capitaine qui s’énerve et me crie de monter à bord par la jupe rapido ! Je le suspecte d’avoir un peu honte de son équipière…

 

RA 014Nous avons 300 miles à parcourir jusqu’aux Roques. Il nous faudra deux jours pour y arriver, vent arrière, à tangoner le génois d’un bord, puis de l’autre, à modifier sans cesse notre cap pour rendre la navigation plus agréable ; on n’aime définitivement pas cette allure rouleuse et inconfortable. Maya ne subit pas la mer, comme d’habitude elle vaque à ses occupations le cœur léger. Mateo, lui, en profite pour sortir ses deux premières dents, ce saligaud !

En raison de la présence d’éventuels pirates, la nuit nous naviguons tout feux éteints et laissons radar et AIS branchés en permanence. Fort heureusement, nous ne croisons que 3 ou 4 cargos. La deuxième nuit alors que je me lève pour prendre mon quart, je vois que le radar détecte un bateau à 3 miles mais rien à l’horizon ! D’autre part, le navire a vite fait de disparaître de notre écran ; probablement un voilier comme nous, soucieux d’être discret…

 

Nous arrivons à Los Roques en milieu de journée ce qui nous permet de nous frayer un chemin entre les nombreux récits et bancs de sable. Le GPS, complètement erroné, nous conseillant de passer par-dessus les barrières de corail, d’enjamber les îles ; nous naviguons prudemment à vue jusqu’au mouillage de Francisquis. RA 076

Nous sommes dans la plus totale illégalité. L’archipel de Los Roques appartient au Venezuela et nous n’avons pas de visa pour ce pays. En raison du nombre croissant d’actes de piraterie au niveau du continent vénézuelien nous refusons de prendre le risque d’y aller pour effectuer notre entrée dans le pays. Or El Gran Roque n’étant pas un port, nous ne pouvons pas y débarquer la mine enfarinée et nous présenter aux autorités. L’autre souci est que la majorité des îles de l’archipel est comprise dans un parc national soumis à une taxe d’entrée que nous n’avons pas acquittée, car pour cela il nous aurait fallu être en règle… En gros, vous l’avez compris, nous grugeons sans en être fier et même en éprouvant un certain malaise et surtout une petite frousse quotidienne qui gâche un peu notre quiétude dans ce paysage enchanteur. RA 044

 

Qu’importe ! Pour l’heure, nous sommes fatigués, nous jetons l’ancre au milieu d’une dizaine de bateaux (tous de pavillon vénézuélien), dégustons un délicieux gratin de courgettes (recette à venir) et nous nous endormons dans un cadre idyllique.

Nous ressentons réellement le dépaysement au réveil : le cadre, la langue, les gens.

Commence alors note errance dans le dédale des îles des Roques allant de mouillages tous plus beaux et déserts les uns que les autres. Les photos parleront mieux que tous les mots…Nous sursautons toujours lorsqu’une barque s’approche un peu trop dans notre direction mais pour le moment, point de Guarda Costa à l’horizon. Les seuls nuisibles sont les moustiques au mouillage de Isla Vapor à Nordisqui mais Florent a vite fait de nous calfeutrer le bateau à coup de moustiquaires.

En dix jours, nous ne croiserons aucun voilier à pavillon étranger, ce qui nous étonne tout de même un peu.

Une routine s’installe : nager, pêcher, fabriquer notre pain, changer de mouillage…

 

RA 078 Bajo de la cabecera

 

Nous conduirons l’étrave de Ninamu à Crasqui, Sarqui puis Carenero. Solitude, calme, farniente, et si ce n’était notre statut de clandestin et nos provisions qui s’amenuisent, on y resterait bien plus longtemps.

Nous décidons de rejoindre notre dernier mouillage : Cayo de Agua situé au sud ouest de l’archipel. Nous pêchons à la traîne et attrapons une sorte de maquereau fort appétissant mais assez petit. Un fois le poisson remonté, l’on remet donc la ligne. Très rapidement, un énorme poisson mord à son tour le leurre, nous sommes super contents jusqu’à ce que celui-ci se décroche. On peste sur le coup mais rétrospectivement : fort heureusement pour nous !!! Et pour le poisson bien sûr.

 

RA 382

 

Nous jetons l’ancre dans l’un des plus beaux mouillages des Roques à notre sens : Cayo de Agua. Pas très facile d’y pénétrer avec un GPS zinzin et des guides nautiques un peu erronés ; mais l’on y arrive sans trop de mal. Nous mouillons face à une plage paradisiaque mais rapidement l’on voit s’approcher une barque avec 5 personnes à bord. C’est la panique ! Il faut vite cacher le poisson pêché car pêcher à la traîne nécessite une autorisation spéciale du parc. Florent se précipite et pose un gros sac noir rempli de nos ordures sur le bac contenant le maquereau. Le fusil harpon (interdit aux Roques) est rapidement caché derrière la porte de la cabine de Mateo… Quant au coupeau de pêche ayant servi à vider le poisson, il traîne négligemment dans le cokpit à côté du bac… Quelle poisse ! RA 322a

 

Amis navigateurs qui comptaient vous rendre aux Roques lisez bien tous les détails mentionnés, ils ne sont nullement superflus.

 

La Guarda Costa se présente à nous mais en fait tous ne sont pas gardes côte : il y a notamment deux femmes à bord, scientifiques qui travaillent sur l’île de Dos Mosquises et qui profitent du transport vers El Gran Roque. Par ailleurs, il y a  3 hommes, dont deux qui montent à bord de Ninamu. On ne sait si celui resté dans la barque était garde côte ou pêcheur mais qu’importe.

Nous avons la trouille et sommes très mal à l’aise, surtout à cause du poisson pêché ; d’autant plus qu’un des garde côte s’assoit dans le cockpit juste à côté du bac à poisson, regarde notre gros sac à ordures et manipule le couteau de pêche de Florent. Je me liquéfie. Leur barque est bourrée de gros sacs à ordures noirs et l’on tremble à l’idée qu’ils nous proposent d’embarquer le notre… découvrant ainsi le poisson fraîchement pêché. On essaye de faire bonne figure. Et on remercie le deuxième gros poisson d’avoir lâché le leurre car il aurait été difficile de le cacher dans le cockpit…

 

RA 258 Carenero2

 

Les gardes côte sont cordiaux, ils prennent toutes les caractéristiques du bateau, demandent à voir nos gilets de sauvetage, nos extincteurs, nos passeports et notre dernière clearance. Tout se passe plutôt bien. L’atmosphère se détend. Ils nous demandent si nous sommes en transit ; évidemment nous répondons par l’affirmative. Ils ont la délicatesse ou l’ignorance (?) de ne pas s’étonner de notre sortie de Grenada qui date de plus de 10 jours et ne nous demandent même pas quand nous sommes arrivées aux Roques, nous évitant ainsi un gros mensonge. L’un des gardes côte (appelons-le Antonio ; on s’excuse par avance auprès de tous les « Antonio » de la terre pour avoir choisi ce prénom) pénètre dans le bateau pour vérifier la validité des extincteurs. Il remarque tout de suite notre imprimante photocopieuse et nous demande si nous pouvons faire des copies du procès verbal qu’ils sont en train d’établir. Nous acceptons évidemment. Le contrôle est terminé : ils nous informent que nous pouvons rester 24 heures en transit pas plus. Grâce à nos enfants (oui, ce n’est pas bien de les utiliser comme monnaie d’échange), nous arrivons à gratter 48 heures. Mais cela n’est pas facile.

A aucun moment, nous n’avons eu l’impression qu’ils cherchaient à se faire soudoyer ; nous étions pourtant parés à cette éventualité et prêt à y avoir recours.

Ils repartent et nous sommes trop contents de n’avoir pas écopé d’amende ! Dommage, nous ne pourrons rester que deux jours à Cayo De Agua mais l’on ne va pas se plaindre !

 

RA 352

 

L’après midi, nous partons en balade sur l’île. Avec ma nonchalance habituelle, je demande à Florent : « on ferme à clé ? ». Et j’entends sa non moins habituelle réponse : « oui, on ferme à clé ». Mes lunettes de soleil traînent dans le cockpit et j’hésite à les prendre… Bof, je ferai sans !

De retour de notre virée, alors que l’on s’approche en annexe de Ninamu, mais que l’on en est encore bien loin, l’on voit une barque à couple de notre voilier ! Bordel de merde, c’est quoi cette embrouille ?! On fonce mais la houle nous ralentit. Florent fulmine, moi aussi à vrai dire, mais j’essaye de relativiser en répétant : les deux choses les plus précieuses du bateau sont dans l’annexe : ce sont nos enfants ! A mesure que l’on s’approche, je vois un individu sauter de Ninamu vers la barque ! On est hors de nous et on fonce droit sur la barque qui s’éloigne innocemment de notre voilier ! On arrive en fait à bord d’un gros pneumatique de l’armée vénézuelienne avec deux militaires à bord et « Antonio » (un des gardes côte du matin). Antonio a l’air mal à l’aise car je dois avoir l’air vindicative avec mon espagnol approximatif en demandant pourquoi nos bateaux étaient à couple ? Il nous explique alors qu’il souhaitait, si possible, faire des photocopies d’un autre procès verbal. Nous acceptons et les invitons à bord. Les militaires sont très sympas, on baragouine mi anglais, mi espagnol, leur offrons même à boire. Florent est à l’intérieur de Ninamu avec Antonio et ne ressent pas la même chose que moi, pour lui quelque chose cloche. Antonio lui demande clairement une bouteille de rhum que mon capitaine lui offre de bonne grâce ; celui-ci s’empresse alors de la cacher dans la poche de son short.

Puis ils repartent en nous disant au revoir chaleureusement. RA 366

Florent est toujours perturbé, il me dit qu’effectivement même si on s’en sort bien avec les autorités ; il ne sent pas du tout cet Antonio. Moi, version bisounours, je le réconforte : mais non, cela ne me choque pas qu’il réclame une petite bouteille ; c’est de bonne guerre.

Alors que je continue de planer, toute contente par ailleurs d’avoir pu tenir mes premières conversations en espagnol ; Florent rumine. Son instinct a perçu quelque chose.

 

Et ce n’est que le lendemain matin que nous avons compris quoi.

 

Mes lunettes de soleil ainsi que le couteau de plongée de Florent restés dans le cockpit ont disparus.

Antonio nous les a volé sans aucun doute. Nous l’avons vu sur Ninamu en notre absence ; pourquoi était-il monté sur le voilier alors qu’il n’y avait personne ? D’autre part, nous l’avons bien vu admirer le couteau sous toutes ses coutures le matin même. Et puis son malaise, et son hypocrisie que Florent a très bien perçue…

 

RA 249Nous sommes écœurés, pas tant par le montant de la « muelta » que nous avons du acquitter (lunettes + couteau + rhum = 240 euros) que par la trahison d’un représentant de l’état. Si nous éprouvons de la colère et de l’impuissance dans un premier temps ; c’est surtout un sentiment d’amertume qui rapidement nous submerge. Florent tenait énormément à son couteau ; quant à moi, j’avais mis du temps à m’offrir ces belles lunettes high tech-spéciale bateau.

Le seul point positif est qu’en une seule journée nous avons enrichis notre vocabulaire d’espagnol d’une multitude de noms d’oiseaux allant de Hijo del … à Cabrón ! Dans ces circonstances, on progresse vite !

 

« Antonio » vit à Carenero d’après ce que l’on a compris. Il doit avoir dans les 35 ans, un peu rondouillard, brun. Il arborait une grosse croix en argent autour du cou (comme quoi il a une drôle de conception de la charité chrétienne…). Et à présent, vous devrez le voir porter une magnifique paire de lunette polarisante Julbo Octopus rouge et noire ! Voici quelques détails pour ceux qui passeront par les Roques et qui se feraient contrôler par la Guarda Costa ; méfiez-vous de lui s’il monte à bord !

 

Nous quittons les Roques sans regret donc et même contents de changer d’air, direction l’archipel de Los Aves situé à 30 miles à l’ouest et sa totale quiétude parait-il…

 

 

 

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