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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 14:14

G 963

 

Après une courte navigation, nous arrivons à Carriacou un vendredi à 15h30 ; nous nous dépêchons de mettre l’annexe à l’eau et d’aller faire nos formalités d’entrée (clearance du bateau et immigration) avant que cela ne ferme. Nous pensions tomber sur des fonctionnaires rabat-joie, énervés par ces touristes qui débarquent un vendredi, 15 minutes avant la quille ; en fait nous sommes très surpris par l’accueil chaleureux qui nous est réservé à Hillsborough : douaniers sympa, faisant de l’humour et nous souhaitant « bienvenue » avec un très large sourire. Cela change de la morgue des douaniers des Grenadines !

 

G 654 Hillsborough

 

Petite info pour les marins : nous avons rencontré un couple de français qui nous a dit avoir été taxé par ces mêmes douaniers (environ 200 euros) pour avoir tardé à faire leur entrée (en fait le lendemain de leur arrivée) et d’avoir directement mouiller à Tyrell Bay et non à Hillsborough. G 660

Apparemment, la loi exige de faire son entrée dans les deux heures suivant l’arrivée et de mouiller à Hillsborough.

 

Le mouillage devant Hillsborough étant extrêmement rouleur, nous décidons de passer la nuit à Sandy Island située à quelques miles de là. La zone est devenue un parc naturel et il y est interdit de jeter l’ancre ; des corps morts en assez bon état sont à disposition pour la somme de 25 EC par bateau et par nuit. Les rangers passent tous les jours.

 

G 616Il y a quelques années, cette minuscule île a été ravagée par un cyclone, il ne restait plus aucun cocotier. Je ne sais pas comment ils ont fait, mais il y a à nouveau un superbe écosystème sur ce petit bout de terre : plein de végétation différente et de superbes oiseaux. C’est très joli et paisible. A l’extrémité Nord de l’île, les marins de passage ont érigé un jardin de sculptures fabriquées uniquement avec les matériaux de l’île. Certains « artistes » sont bien inspirés...

 

 

Nous y avons passé plusieurs jours tranquilles, étonnés de constater le changement radical de type de bateaux et de marins entre les Grenadines et Carriacou. Pour commencer, les gens se saluent en annexe et l’on ne voit pratiquement plus de bateaux de charter.

 

Il nous est juste arrivé une petite mésaventure avec un voilier suisse dont l’étrave s’est arrêtée à 50 cm de notre coque.

G 637

Le capitaine trop occupé à engueuler ses équipiers qui n’avaient pas réussi à attraper le corps mort, a lâché la barre et s’est mis à les invectiver méchamment. Florent était sur le pont avec Mateo dans les bras et n’en revenait pas de voir ce bateau nous foncer droit dessus. Je l’ai juste entendu crier à leur encontre : « hey ! Mais attention ! ». Le capitaine a alors couru dans son cockpit et fait une méga marche arrière,

 

heureusement que son bateau était manoeuvrant ! Pas un mot d’excuse, pas une tablette de chocolat (les clichés ont bon dos), rien. On a croisé ce voilier plusieurs fois par la suite en priant pour qu’il ne mouille pas à côté de nous ; les équipiers avaient disparus...

 

 

G 593Dans le registre émotion ou plutôt conneries, nous avons fait faire de la plonger sous marine à notre appareil photo garanti soit disant étanche (compact de marque Olympus) mais il a eu un sérieux accident de décompression puisqu’une fois récupéré (grâce à mon bloc, merci Fred), il y avait plein d’eau à l’intérieur ! C’est le deuxième appareil photo « étanche » de cette marque qui ne supporte pas l’immersion. Florent m’a promis de ne pas en racheter un troisième !

 

Nous n’avons pas beaucoup apprécié Tyrell Bay : beaucoup, beaucoup trop de bateaux à notre goût. Certes ce ne sont pas les mêmes qu’aux Grenadines mais cela dénature le paysage, l’ambiance, et surtout nous ne nous y attendions pas. Nous décidons donc de tenter notre chance pour Saline Island située quelques miles au sud de Tyrell bay ; c’est qu’on aimerait bien dégoter un coin paradisiaque pour l’anniversaire de Florent qui approche. G 701

 

Saline Island est effectivement paradisiaque : eau turquoise, jolie plage bordée de cocotiers, belle végétation et ... déserte ! Le bémol est qu’il n’y est pas très facile d’y mouiller avec un quillard. Côté plage il y a 1m50, voire 2 mètres de profondeur puis cela plonge rapidement dans les 10 mètres. Au centre, le mouillage n’est pas très bon, ça n’accroche pas bien ; et nos 2m20 de tirant d’eau nous empêchent de trop nous approcher du rivage. Ajoutez à cela des rafales de 25 nœuds, un très fort courant entre l’île et le récif, et nous voilà contraints de jeter l’ancre 3 ou 4 fois avant de trouver le mouillage idéal. Florent installe deux ancres afin de contrer le très fort courant qui fait parfois des bouillons autour du bateau. Beaucoup d’efforts mais l’endroit est magique et nous sommes seuls dans ce décor de rêve. De quoi atténuer le blues de mon marin qui traîne sa quarantaine.

 

G 848

 

Le lendemain, nous nous lançons à l’assaut de l’île ; nous allons l’explorer comme nous disons pompeusement par autodérision. Affublés des deux marmots, des couches de rechange, de la bouteille d’eau, la randonnette tourne court comme d’habitude soit pour cause d’attaque de yen yen ou de nonos voraces, soit parce que Maya est fatiguée, soit parce qu’il fait trop chaud... enfin, y’a toujours une bonne raison pour rentrer prématurément au bateau. Quelle frustration ! G 781

Le lendemain, j’ai la mission de monter seule au sommet de l’île (75 mètres ; non, on ne rigole pas, oui, 75 mètres de dénivelé mais plein d’embûches !) afin de prendre des photos. C’est un peu difficile de se frayer un chemin entre les broussailles, les épineux et les cactus mais arrivée au sommet, je suis estomaquée par la beauté du site. A tel point, que j’en oublie de mettre un kern afin de me souvenir par où redescendre. Pas que je risque de me perdre sur cette île minuscule mais plutôt de me faire peler vive par la végétation qui pique !

 

C’est beau : la vue sur le lagon, Carriacou et les îles environnantes. C’est beau : la solitude, le calme et la végétation...

G 871Bon, click, click, click les photos et par où je redescends maintenant ? Mer..... Bon, on va essayer par là, je crois reconnaître cet arbre, mais oui, il ressemble à un olivier, ah ! Un olivier ça ne peut pas me tromper !

J’essaye de me frayer un chemin parmi les cactus menaçants et sans trop abîmer la végétation mais à un moment une douleur exquise me transperce le genou gauche. Comme si des dizaines d’aiguilles enduites d’acide chlorhydrique rentraient profondément dans ma chair. Waou, je me retourne afin d’essayer d’identifier la plante mais je ne comprends pas ce qui m’a piqué. Tant pis, faut que je redescende de cette colline, j’espère que je ne vais pas faire un choc anaphylactique (oui, tout de suite, les trucs graves). G 725

Bon, je finis par retrouver ma petite famille au bateau mais je garderai pendant plusieurs semaines la trace des piqûres qui font plus mal qu’elles ne grattent. Bizarre.

 

Après plusieurs jours idylliques à buller, le capitaine décide de mettre les voiles. A regret, nous quittons notre superbe mouillage mais nous sommes vite réconfortés car nous pêchons un thon d’une dizaine de kilos.

 

G 986Comme d’habitude Florent est obligé de l’achever sous les remarques consternées de Maya : « mais papa, ne lui coupe pas la nageoire, il ne pourra plus nager ! » ; alors que le poisson est déjà mort...

 

 

Nous voguons vers l’île de Ronde située entre Carriacou et Grenada ; de bons copains nous ayant chaleureusement recommandé ce mouillage. Hum... hum... futurs ex bons copains peut être oui ! Je plaisante, mais l’équipage de Petrouchka a du avoir les oreilles qui sifflent ce jour là. Vous aimez les mouillages sauvages qu’ils nous avaient dit, il faut absolument que vous alliez à l’île de Ronde ! Pour y aller, on y est allé et on a même tenté d’y dormir ! Nous avons G 987passé une nuit atroce à rouler d’un bord à l’autre, impossible de dormir, de fortes rafales de vent et un sol qui n’accroche pas, le bateau qui dérape ; bref, une super escale quoi !

A 5 heures du matin, nous étions sur les starting block pour dégager de cet enfer. 

On ne comprend toujours pas comment nos enfants, eux, arrivent à dormir dans des conditions pareilles. Le problème c’est qu’ils sont en pleine forme à 6 heures du matin et nous, nous sommes cramoisis de fatigue.

Allez, malgré la pluie, on dégage vite d’ici ; direction l’île de Grenada située à 25 miles plus au Sud.

On ne déroule que le génois et l’on arrive à faire du 10 nœuds, au moins l’on avance !

 

G 1003

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